VOYAGE – aux portes du Tibet, un récit de Jacques Liautard (épisode 2, New Delhi)

Jacques Liautard nous a confié son carnet de voyage en Inde aux portes du Tibet en moto, voici le récit et les photos de ce périple.
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New Delhi – Temps chaud, nuageux avec de beaux passages ensoleillés.

Je me réveille vers 09h30, le petit déjeuner est servi de 07h à 10h30.

Je range un peu mes affaires et vais déjeuner avant la douche.

Pratiquement toutes les tables sont prises, il y a beaucoup de monde, majoritairement des indiens.

Je demande à un employé s’il a une table de libre, il m’en propose une mais qui est occupée puis une autre que je m’approprie en laissant mon pull sur le dossier de la chaise.

Il y a différents buffets, le restaurant est très grand.

Deux œufs au plat dont le cuisinier écrase les jaunes consciencieusement, une mini saucisse, du bacon et un peu de fromage pour commencer, le tout arrosé de jus d’orange et de thé.

Je n’ai pas très faim et ne reste pas longtemps à table.

Je vais faire un tour dans l’hôtel.

Une grande salle de fitness est loin d’être remplie, deux baigneurs sont dans une piscine digne de ce nom.

Je sors de l’hôtel voir le temps qu’il fait pour tout à l’heure et je rentre deux secondes plus tard par la sécurité en faisant sonner le portique.

De retour à la chambre, je reste une petite heure à somnoler.

Le voyage, le léger décalage horaire, je ne suis pas pressé.

Vers midi, je prends la décision d’aller visiter la mosquée Jama Masjid, la plus vaste du sous-continent Indien dans le vieux Delhi.
 

 
Il y a de nombreux Rickshaw dans les rues.

J’ai regardé sur internet le prix approximatif de la course.

Il y a 13kms, ça devrait faire dans les 150 roupies.

Le chauffeur m’en demande 220, nous nous mettons d’accord sur 200.

Ça ne fait jamais que 1,2€, moins cher qu’un billet de métro.
 

 
La circulation est indescriptible.

A priori aucune règle, sauf celle de jouer du klaxon et de ne laisser passer personne.
 

 
Je filme durant le trajet avec la Sony et la KeyMission mais je fais attention à ne pas trop laisser dépasser ma main car les rickshaws roulent à quelques millimètres les uns des autres.

Les piétons sont les parents pauvres de tout ce traffic et doivent sans doute prier en traversant certaines avenues.
 

 
Trois quarts d’heure après notre départ, nous sommes arrivés.

La route est fermée à quelques centaines de mètres de la mosquée.

Nous sommes vendredi et une foule compacte de musulmans sort de la mosquée.
 

 
Je suis le seul touriste et le seul en bermuda.

Je me fais alpaguer par quelques pseudos guides que je renvoie poliment vers d’autres personnes.

Je fais le tour de la mosquée et photographie les marchands de klaxon qui doivent bien gagneur leur vie.

L’un d’eux est en train d’en monter un sur une moto.

Je rentre par la porte de derrière.

Je retire mes chaussures que je mets dans mon sac à dois puis je règle 300 roupies pour le caméscope et j’ai droit à un joli pagne bleu et blanc pour cacher mes mollets.
 

 
Je me balade dans la mosquée puis prends un billet à 100 roupies pour monter au minaret.

Je manque de me casser la figure dans les marches à cause du pagne sur lequel je marche et suis obligé de remonter mes jupes quand je grimpe des escaliers.

Je photographie un groupe d’indiens qui me demandent ensuite d’être avec eux sur la photo.
 

 
Un peu plus tard, deux indiens viennent aussi me demander d’être en photo avec eux.

C’est la gloire!

Arrivé au pied du minaret, je m’aperçois que l’escalier est très étroit et que c’est le même pour monter et descendre.

Je demande à un rare touriste qui vient de sortir ce qu’il en pense.
 

 
Non seulement l’escalier est étroit mais surtout en haut, il n’y a pas de décompte des gens et tout le monde est serré sur une petite plateforme.

Comme j’y suis monté il y a déjà 13 ans, je vais passer mon tour.

Le billet m’aura servi à voir la vieille ville et l’intérieur de la mosquée d’un peu plus haut, sympa pour filmer et photographier.
 

 
Vers 14h30, je quitte la mosquée et m’engage ans les petites rues étroites du Old Delhi.
 

 
Un restaurant a l’air sympa, c’est celui du Jawahar Hotel.

Je m’assoie à une table mais le caissier me fait signe de monter à l’étage.
 

 
Effectivement, je peux être le long de la fenêtre et voir tout ce qui se passe dans la rue.
 

 
Je commande un poulet tandoori et un plain naam avec une bouteille d’eau.

Je me méfie des carafes d’eau qui sont sur les tables.

Le serveur me propose de baisser le rideau pour éviter le soleil mais je suis au spectacle, pas question de l’arrêter.

Dans les petites rues de la vieille ville, il n’y a pratiquement pas de voiture ni de rickshaw mais une infinité de motos et scooters qui klaxonnent plus fort les uns que les autres.

Les pousse pousse à vélo occupent une grande partie du territoire.

Leur sonnette est moins forte mais ils donnent de la voix pour passer à quelques millimètres des piétons imperturbables dans cette cohue inextricable.
 

 
La bouche en feu après le poulet, je règle 293 roupies ce qui me donne l’occasion d’avoir une pièce de 5 et une pièce de 2 roupies puis je me mêle au trafic et parcours les petites rues au petit bonheur.

Certains indiens me saluent, des enfants me disent je ne sais quoi en éclatant de rire.

Une fois encore, je suis le seul touriste dans toute cette agitation.
 

 
Je regarde les minuscules boutiques, chacune spécialisée dans un produit.

Vêtements, tissus, alimentation.

Devant quelques mini restaurants, sont assis des indiens dans une pauvreté extrême.

J’imagine qu’ils attendent le geste d’un client généreux ou qui ne finirait pas son plat ce qui me fait penser au plain naam que je n’ai pas terminé et surtout aux conditions de vie tellement différentes entre eux et moi.
 

 
Les fils électriques sont comme une toile d’araignée géante à laquelle il ne vaut mieux pas se suspendre.

Quelques chèvres sont attachées devant des maisons mais je ne vois aucune vache se promener en liberté.

J’achète un pamplemousse géant pour ce soir.

Ce sont souvent les fruits qui me manquent le plus dans ce genre de voyages.

Je règle les 50 roupies pour le fruit qui va rejoindre ma casquette dans le sac à dos.
 

 
Le soleil est voilé et j’ai rangé les lunettes de soleil et la casquette.

Je croise de temps en temps le regard de certaines femmes voilées dont seuls les yeux sont visibles.

Avec mon tee shirt rouge et mon bermuda bleu, je ne passe pas inaperçu.

Au bout d’un petit moment, je demande le chemin de la mosquée pour retrouver un rickshaw et rentrer à l’hôtel.
 

 
Je m’arrête pour boire un verre de canne à sucre fraichement pressé.

20 roupies le verre, l’occasion d’avoir un billet de 10 et un de 20 que je ne connaissais pas non plus.

Une fois le verre terminé, je filme la fabrication et lorsque je vois les conditions d’hygiène, je me demande si j’ai bien fait de boire ici.

C’est trop tard, on verra bien, si ça se trouve, ça va tuer tous mes microbes!

Pendant que je me dirige vers les rickshaws un pousse-pousse vélo veut absolument me faire faire un tour d’une demi-heure pour 100 roupies.

Il en lâche pas l’affaire et je suis obligé d’avancer un peu plus rapidement pour être tranquille.

J’aperçois de l’autre côté de la route quelques rickshaws inoccupés dont l’un me fait signe.

Il faut avoir les yeux partout avant de traverser et j’arrive en un seul morceau de l’autre côté.
 

 
Le chauffeur me propose 300, moi 200, nous nous mettons d’accord sur 250.

Au début du trajet il me parle mais je ne comprends rien à ce qu’il dit sans compter les klaxons incessants qui me vrillent les oreilles.

Je lui dis qu’il y a trop de bruit, il n’insiste pas, j’aime autant, je peux regarder le paysage tranquillement.

Comme à l’aller, les véhicules passent à quelques millimètres les uns des autres et parfois se rentrent légèrement dedans ce qui ne les empêche pas de continuer à rouler.

Bloqué dans les embouteillages, une moto avec un passager est arrêtée à côté de nous, le conducteur me dit bonjour et me serre la main.

Je suis étonné qu’il y ait aussi peu de touristes.
 

 
Arrivé à l’hôtel, le chauffeur n’a que 40 roupies à me rendre au lieu de 50.

Je lui laisse le tout mais lui demande s’il peut me photographier en me laissant sa place ce qu’il s’empresse de faire.

L’un des vigiles de l’hôtel vient aussi proposer son aide pour prendre des photos.

Dommage nous sommes à contre-jour mais ça sera toujours mieux que rien.

Il est 17h lorsque je retrouve la chambre.

Je tape le journal de bord lorsqu’on sonne à la porte, c’est pour me rapporter le pantalon et le tee shirt que j’ai donné à laver ce matin.

Service rapide pour 350 roupies par article.

Vers 19h30, j’ai une petite faim et je me dis que je vais aller voir si je trouve quelque chose dehors mais il fait nuit et ça ne me tente pas trop.

Le concert des klaxons n’a pas diminué avec le coucher du soleil, il joue sa partition 24h sur 24.

Je mange les quelques fruits secs donnés dans l’avion et vais attaquer le pamplemousse géant, qui souvent s’avère être nettement plus petit une fois la peau retirée, tout en regardant un épisode de greys anatomy.

Une fois le journal de bord tapé et les photos et vidéos triées, je lis quelques minutes sur l’ordinateur et éteins vers 23h30.

Peu de temps après, je me relève pour mettre les boule quiès.

La circulation intense génère un bruit incessant.

À suivre…