Rossi s'affirme, Randy confirme

C'est Dani Pedrosa qui réalise le hole shot devant Stoner, Lorenzo, Rossi et Randy De Puniet superbement parti dans cette course où, l'an dernier, il avait fait un départ catastrophique avant de chuter.

Mais Randy n'est pas le seul à vaincre le signe indien ici. Tout comme Rossi bosse maintenant ses essais qualificatifs et ses départs, Casey Stoner a lui aussi a décidé de serrer les boulons sur les circuits qui ne l'avantagent pas.

Plus question de partir dans les graviers comme en 2008. Chaque petit point va compter en fin de saison ça se sent!

Si en tête les 1ères places sont pour le moment "stabilisées", derrière ça s'agite un peu plus. Dovizioso profite d'une trajectoire un peu large de Colin Edwards pour lui chiper la 6ème place.

Dani Pedrosa est seul devant.

Même si l'espagnol n'a pas réussi à s'échapper comme il a l'habitude de le faire ce n'est pas une configuration de course qu'affectionne Rossi.

Valentino prend alors les choses en main et d'un bel intérieur enrhume tout en douceur Lorenzo pour le gain de la 3ème place.

Pas bon pour le moral de Jorge ce genre de leçon de choses...

D'un autre côté se glisser dans le sillage de Rossi pour revenir sur Stoner et Pedrosa serait aussi un bon calcul de la part de Lorenzo. Mais encore faudrait-il y parvenir...

Au Qatar on avait eu droit à la percussion de Pedrosa par De Angelis. A Jerez c'est Dovizioso qui s'y colle pour venir frotter le carénage de Randy De Puniet sur une trajectoire un poil large du français.

Il y a un an Randy serait peut-être parti à la faute sur un coup pareil. Mais cette année le français a les 2 roues rivées au sol et Dovi en est pour ses frais et se prend la porte en pleine figure!

On a beau aimer les vedettes : Rossi, Stoner et consorts, ou le seul français du plateau, on ne peut que se réjouir du retour en grâce de Marco Melandri. 6ème au Japon l'italien se comporte de nouveau très bien à Jerez 8ème entre Edwards et Capirossi.

Et si bientôt la Hayate se teintait un peu de vert?

Il y a décidément des courbes privilégiées pour les dépassements à Jerez. A l'endroit même où De Puniet avait pris un peu large, Edwards fait de même. Sauf que cette fois-ci Capirossi joue mieux le coup que Dovizioso et dépasse le pilote Tech3.

Allez hop on prend la même courbe (la Gibernau-Rossi pour les intimes) et on recommence. Mais cette fois-ci ça rigole plus car c'est entre Stoner et Rossi que ça se passe. Et la Yamaha se glisse à l'intérieur de la Ducati. C'est propre et sans bavures.

Sauf que Stoner a retenu la leçon de Laguna Seca et dans la foulée, au bout de la ligne droite des stands, au freinage s'il vous plait, l'australien renvoie Rossi à la 3ème place.

Mais voilà que revient LE virage. Et Rossi, qui a vraiment du se faire tuyauter par Van Den Bosch, Gozzini ou les frères Chareyre, plante sa botte dans le goudron pour faire de nouveau un intérieur monstrueux à Stoner.

Et cette fois-ci Stoner ne revient ni dans la ligne droite qui suit, ni dans le tour suivant.

A force de s'énerver à vouloir doubler De Puniet c'est Dovizioso qui va jardiner dans les graviers de Jerez : chacun son tour!

Alors que De Puniet est tranquille seul 5ème, deux groupes d'arsouilleurs se sont constitués. Les poursuivants Capirossi (6), Melandri (7) et Edwards (8) dans le 1er. Et les lanternes rouges Toseland, Kallio, Docizioso et De Angelis dans le second.

Après son second dépassement réussi sur Stoner on aurait pu croire que Rossi allait fondre sur Pedrosa comme l'aigle sur sa proie. Mais au fil des tours il n'en est rien! Et c'est même Rossi qui se mélange un peu les pinceaux au freinage.

Le Grand Prix se jouera-t-il sur la condition physique du pilote Honda encore convalescent?

Régulier et meilleur ducatiste derrière Stoner depuis le début de la saison Mika Kallio est contraint à l'abandon sur des problèmes de freins. Dommage car le finlandais a prouvé que la Ducati ne représentait pas une énigme pour lui. Ce qui, en soi, constitue déjà une belle performance!

Cette fois-ci il semble bien que la messe doit dite pour Dani Pedrosa. Au fil des tours l'espagnol a bien baissé de rythme. A l'inverse de sa chevauchée victorieuse de 2008 le pilote du HRC ne peut tenir la cadence et ce qui devait arriver arrive...

Rossi fait un intérieur impeccable à Pedrosa qui ne peut que constater les dégâts. Mais bon après sa chute des tests du Qatar, le moins qu'on puisse dire c'est que Pedrosa a réussit un formidable début de saison compte tenu de son état physique.

Comme dit plus haut par rapport à l'an passé, Rossi a progressé (essais et départs), Stoner a progressé (il gère mieux les circuits qui ne lui sont pas favorables) Pedrosa est en passe de réaliser 2 podiums d'affilée, quant à Lorenzo il les a déjà fait.

Bref 2009 pour ces 4 là s'annonce comme une longue année d'arsouilles! Qui s'en plaindra?

Dans la foulée de son dépassement Rossi met la distance entre sa Yamaha et la Honda de Pedrosa. Course pliée à 9 tours de la fin? Eh oui. Inutile de ménager le suspense. Rossi ne va pas tomber et Pedrosa ne va pas revenir.

Pour une fois la course dans un fauteuil c'est Randy qui est en train de l'accomplir. Débarassé assez tôt du bouillant Dovisiozo Randy est peut-être en train de réaliser une partie (suite et fin sous la pression au GP de France) de sa métamorphose sur ce circuit de Jerez.

Régulier, sérieux, sans fébrilité le français gère parfaitement sa course. 1er privé ça le fait derrière l'intouchable quatuor. Et ce sont des gros points qui rentrent pour son Team LCR.

Alors qu'il revenait lentement mais surement sur Stoner, Jorge Lorenzo perd doucement l'avant dans une courbe. L'espagnol était à la limite. Difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Il aurait pu calculer mais il a préféré tenter sa chance jusqu'au bout.

Il essaie de repartir aussitôt mais la moto est trop endomagée et Jorge rentre aux stands.

Notre situation a beaucoup changé depuis hier parce que je n’étais pas en confiance sur la moto samedi.

Nous avons donc modifié les réglages et essayé de recréer les sensations que je voulais avoir dans les virages et ça a très bien marché alors je dois remercier mon équipe.

C’était incroyable parce que je ne m’attendais pas être sur le podium. Je savais que les pilotes Yamaha seraient très, très forts ici, et nous ne sommes pas encore prêts pour obtenir ce genre de résultat alors mon équipe et moi-même avons été surpris. Nous sommes tous très contents.

Ça a mis beaucoup, beaucoup de temps. Nous avions souvent eu des courses difficiles ici mais heureusement, celle-ci n’en était pas une.

C’était tout de même compliqué pour nous mais auparavant nous n’espérions même pas courir pour le podium.

Le pole man Alex Debon refait surface aux avant poste à l'occasion de ces qualifs de Jerez après sa 5ème place du Japon. Barbera, Simoncelli et Bautista complètent la 1ère ligne. Suivis en seconde du français Cluzel qui n'en finit pas de confirmer, Aoyama, Di Meglio et Luthi.

Debon fait honneur à sa pole en réalisant le hole shot suivi bientôt par Simoncelli, Bautista, Barbera, Cluzel, Aoyama, Faubel, Pesek et Di Meglio alors que Valentin Debise tombe d'entrée mais peut repartir.

Simoncelli se montre rapidement menaçant vis à vis de Debon et finit par le dépasser dans le 1er tour au prix d'un freinage très limite. Puis c'est au tours de Bautista et de Barbera de faire rétrograder Debon juste devant les roues de Jules Cluzel qui gère parfaitement sa place aux avant postes.

Mais le danger vient de l'arrière pour Jules. En effet Aoyama compte bien prouver que sa perf' du Japon n'était pas un coup d'éclat isolé. Et le japonais fait coup double en dépassant à la fois Cluzel et Debon au freinage.

En quelques tours 4 coureurs se sont très nettement détachés : Bautista, Simoncelli, Barbera et Aoyama. Suit un peu plus loin le duo conmposé de Debon et Cluzel, puis Faubel, Talmacsi et Mike Di Meglio.

Nouvelle passe d'armes entre Simoncelli et Bautista. L'italien passe juste avant la ligne droite des stands mais se fait de nouveau reprendre par Bautista au bout de celle-ci. Autant vous dire que ça pousse dans le public!

Le rythme est très élevé et si Barbera a un peu du mal à suivre, ce n'est pas le cas d'Aoyama qui claque un nouveau record du circuit. Aoyama qui se permet de commencer à titiller Bautista.

Ce dernier ayant repassé Simoncelli et commençant à s'échapper, Aoyama emploie les grands moyens et fait l'intérieur à un Simoncelli un peu désarçonné.

Alors qu'Aoyama prend la tête aux dépends de Bautista, le leader des 1er tours et poleman Alex Debon chute et abandonne.

Pendant ce temps là Mike Di Meglio fait sa course. 5ème puis 6ème derrière Pasini, le français semble assurer après sa glissade malencontreuse du Japon. Jules Cluzel, un peu plus loin, a rétrogradé à la 10ème place.

Devant le rythme est toujours aussi rapide et Bautista bat le record du tour.

Tour à tour Bautista puis Simoncelli s'emparent de la tête de la course mais Aoyama ne lâche rien et récupère le leadership à chaque fois!

A signaler que Simoncelli semble rencontrer un petit soucis avec son pneu avant...

Mais contre toute attente, profitant de l'arsouille Bautista-Aoyama qui les conduit tous deux très à l'extérieur de la piste, Simoncelli s'engouffre à l'intérieur et s'empare de la 1ère place.

Malheureusement la ligne droite a une nouvelle fois raison de Simoncelli qui se fait doubler par Bautista et Aoyama.

Y a quelque chose qui ne va pas dans la vitesse de pointe de la Gilera!

A 5 tours de la fin bien malin qui pourrait dire qui va l'emporte d'Aoyama, Bautista, Simoncelli, voire même Barbera qui ne s'est jamais mêlé à la lutte mais qui est toujours présent en 4ème position.

Les pilotes sont quasi roue dans roue et malheur à celui qui prendra une mauvaise trajectoire approximative : la sanction sera immédiate.

Bautista attaque en tête le dernier tour. Un 1er échange entre les 2 hommes conduit l'espagnol en tête avant que le japonais ne reprenne l'avantage.

C'est alors que dans l'avant dernier gauche Bautista réussit à faire l'intérieur à Aoyama...

Malheureusement pour le pilote Aprilia ce double gauche avant l'arrivée du circuit de Jerez nécessite bien une traj' particulière pour passer à fond. Et en coupant trop à l'intérieur le 1er gauche Bautista n'a d'autre échappatoire que d'élargir dans le second.

Il n'en faut pas plus à Aoyama pour plonger à la corde et repasser devant l'espagnol. Une position que le pilote Honda réussit à conserver dans la ligne droite d'arrivée

Au delà de Smith, on se souviendra de ce Grand Prix 125 de Jerez comme le 1er coup d'éclat du tout jeune allemand de 15 ans Jonas Folger. Parti de la dernière ligne en 35ème position, le petit prodige est remonté à la 4ème place avant de chuter sur un dépassement audacieux. Mais sur qu'on en reparlera!

L'homme de la pole et du chrono c'est toujours Julian Simon. Mais faire les temps ne garantit pas toujours de monter sur la plus haute marche du podium. Et si Julian Simon a un défaut dans sa cuirasse c'est celui là : un mental perfectible.

En tous les cas ici chez lui en Espagne à Jerez, Simon a bien fait la pole mais il se fait griller la politesse par Gémini Cricket alias Bradley Smith parti en flêche d'entrée.

Coup de théâtre Andrea Iannone ne termine même pas le 1er tour. Lui qui pouvait se contenter de gérer un tantinet son avance au classement général se met par terre sur une prose d'angle trop prononcée au cours de laquelle il perd l'avant.

Andrea réussit à repartir mais, autant le dire tout de suite, il ne remontera pas dans les points et finira 19ème.

Par quel tour de magie Smith a-t-il réussi à mettre 2 secondes à tout le monde dès le 1er tour? On ne le saura jamais.

Tout ce qu'on peut se dire c'est que l'anglais a puise peut-être un peu trop à la fois dans son capital pneus et confiance...

Car il lui est déjà arrivé de chuter alors qu'il semblait maîtriser son sujet...

Smith et Simone esseulés en tête, les regards se tournent vers le trio Redding, Marquez, Cortese qui fait le spectacle. Redding un moment en tête se faisant souffler la 3ème place par Cortese.

Et c'est un second coup de théâtre qui vient secouer le circuit de Jerez puisque Simon est victime d'un highside et part dans une glissade interminable finir sa course dans les graviers.

Aucune évolution en tête : Smith tourne 1 seconde plus vite que tout le monde avec 18 secondes d'avance sur le groupe des 4 s'arsouille régulièrement.

Folger n'arrête pas de montrer son pneu avant à Marquez mais l'espagnol ferme toutes les portes. Et il a raison on sent bien que Folger est plus rapide et que si jamais il passe...

L'incident a complètement bouleversé l'ordonnancement de ce groupe et c'est Gadéa, opportuniste, qui s'empare de la seconde place devant Marquez et Redding.

Mais Gadéa manque de perdre l'avant. Marquez en profite et s'engouffre dans la brèche.