ACCUEIL - CHARME - PIRELLI - le 50ème anniversaire du calendrier
les 50 ans du calendrier Pirelli
les charmes éternels du «Cal»
C'est un cadeau exceptionnel que nous a offert Pirelli pour cette nouvelle année avec l'historique photo de son mythique calendrier.
En 2014 a marque italienne de pneumatiques fête les 50 ans d'un calendrier qui depuis 1964 ponctue chaque année de sport mécanique avec une qualité et une constance jamais démenties.
Pirelli a toujours privilégié la qualité et l'art pour réaliser ses calendriers en faisant appel aux plus grands photographes de mode ou de charme.
À travers les archives photo de Pirelli vous pourrez vous replonger dans 50 d'histoire du charme et de la photo mais également découvrir le casting complet et intégral de tous les calendriers, tous les photographes et tous les lieux de shooting.
Enfin si vous êtes fan de mondanités et de people nous vous proposons également l'album de l'exposition et de la réception qui ont ponctué à Milan la soirée de commémoration de The Cal...
Pirelli a toujours confié la réalisation de son calendrier aux plus grands noms du métier :
Les photographes : Clive Arrowsmith, Richard Avedon, Peter Beard, John Claridge, Patrick Demarchelier, Terence Donovan, Robert Freeman, Francis Giacobetti, Peter Knapp, Karl Lagerfeld, Peter Lindbergh, Steve McCurry, Sarah Moon, Helmut Newton, Nich Knight, Uwe Ommer, Norman Parkinson, Harri Peccinotti, Terry Richardson, Herb Ritts, Mario Sorrenti, Marie Testino, Bruce Weber, Annie Leibovitz... etc
Les mannequins et les stars du cinéma Naomi Campbell en passant par Sophia Loren, Heidi Klum, Sophie Dahl, Eva Riccobono, Jennifer Lopez, Kate Moss, Penelope Cruz, Naomi Watts, Lou Doillon, Maggie Cheung, Miranda Kerr, Rosie Huntington, Julianne Moore, Mila Jovovitch, Sonia Braga, Cyndi Crawford, Helena Christensen, Canne Otis, Monica Bellucci, Eva Herzigova, Nastassja Kinski, Laetitia Casta, Karen Alexander... etc
La première publication du calendrier date de 1964.
Aussi, le Calendrier
Pirelli fête-t-il cette année ses 50 ans à Milan avec toute une série d’initiatives et une soirée
d’exception à laquelle ont été conviés des journalistes et des collectionneurs du monde entier, à
l’espace d’art contemporain HangarBicocca de Pirelli.
À cette occasion ont été présentées les clichés anniversaire de
Lindbergh et Demarchelier ainsi que l’exposition historique montée dans le HangarBicocca.
De même que la récupération d’un inédit, le Calendrier Pirelli 1986 d’Helmut Newton
Plusieurs événements ont été organisés pour marquer le coup des 50 ans.
Un set à New York
en juin 2013 a réuni deux grands de la photo, Peter Lindbergh et Patrick Demarchelier (les
éditions 1996 et 2002 portent la signature du premier, 2005 et 2008 du second) qui ont
photographié un casting de mannequins représentant l’identité visuelle de l’histoire la plus
récente du Calendrier : Alessandra Ambrosio, Helena Christensen, Isabeli Fontana, Miranda
Kerr, Karolina Kurkova et Alek Wek.
À l’occasion de la soirée de gala organisée qui a réuni
près de 800 invités, fut dévoilée une exposition historique montée dans le ‘HangarBicocca’ de
Pirelli, à Milan, conçue pour offrir aux convives de la soirée et au public un itinéraire au fil des 50 ans de The Cal à travers plus de 160 clichés pris
par plus de 30 photographes invités, dans le temps, à interpréter le Calendrier.
Pirelli a fait le choix, pour célébrer “The Cal”™, de ne pas produire un ‘ Calendrier 2014 ’ mais
plutôt de dévoiler, pour la première fois, le Calendrier Pirelli de 1986 réalisé par Helmut
Newton et conservé jusqu’à présent dans les Archives historiques de la société.
Une
opération possible grâce entre autres au long travail de reconstruction assuré
par la Fondazione Pirelli.
Près de 30 ans plus tard Pirelli a décidé de le publier, aujourd’hui, en profitant de
l’anniversaire et de l’heureuse coïncidence des dates entre 1986 et 2014.
“The Cal”™ fut à l’origine un projet exclusif de Pirelli UK Limited, la filiale anglaise du groupe
de la Bicocca qui disposait d’une grande latitude à cet égard.
En quête d’une stratégie
marketing pour contrer la concurrence domestique des autres fabricants de pneus
britanniques, les Anglais - en effet – chargèrent le portraitiste des Beatles - le photographe
anglais Robert Freeman - d’animer, sous la direction de Derek Forsyth, un projet qui se voulait
extrêmement innovant à l‘époque.
Ainsi voit le jour un produit éditorial raffiné et exclusif, aux valeurs artistiques et culturelles qui
dépasseraient immédiatement le plan de la mode et du “ glamour ”.
Depuis 50 ans “The Cal”™ scande le passage des mois en offrant - à travers les images des
photographes les plus acclamés du moment - une lecture et une interprétation des us et
coutumes qui présagent souvent les nouvelles tendances.
les 3 vies de «The Cal»
L’histoire du Calendrier Pirelli se divise en trois périodes distinctes :
– la première décennie, de 1964 à 1974, à laquelle fait suite une longue interruption des
publications (neuf ans) à cause de la récession économique mondiale provoquée par
la guerre du Kippour et le choc pétrolier.
La deuxième décennie, de 1984 à 1994, qui débute avec la renaissance du Calendrier
et son progressif retour sur le devant de la scène.
Depuis 1994, à cheval sur deux siècles avec l’affirmation de “The Cal”™ en tant
qu’objet “ cult ”, qui dicte la tendance.
La décennie 1964 - 1974
Les années de jeunesse de “The Cal”™ sont rythmées par le succès croissant des Beatles,
de la musique rock, de la minijupe mais aussi par la contestation de la jeunesse et par la
mobilisation des pacifistes contre la guerre au Vietnam.
Le Calendrier s’affranchit de sa
vocation initiale de “ corporate gadget ” réservé aux clients principaux et se transforme en
un objet exclusif réservé à quelques élus.
Les modèles, dans la plupart des cas, sont des jeunes à leurs débuts, photographiées avec
pour toile de fond des plages exotiques et des cadres naturels au nombre des plus
suggestifs et exclusifs.
Toutefois, de ces images recherchées affleure de temps à autres
l’authentique vocation du Calendrier, qui se veut esthétique et culturelle à la fois : “The
Cal”™ souhaite être un signe de l’évolution des temps.
Ainsi, en 1968, Harri Peccinotti
s’inspire des poésies d’Elizabeth Barret Browning, Allen Ginsberg, Ronsard ; un an plus tard
ce même photographe refuse de faire poser les mannequins pour leur “ voler ” des clichés
sur les plages ensoleillées de la Californie.
L’année 1972 marque la première fois d’une
photographe, Sarah Moon, qui brise certains tabous de l’époque.
L’interruption des publications, annoncée en mars 1974, fait beaucoup plus de bruit dans
les médias britanniques et internationaux que leurs débuts, témoignant ainsi du succès
grandissant du Calendrier Pirelli qui continue de vivre au cours des dix années successives
dans une série de livres, recueils et anthologies publiés en différentes langues.
Le volume le
plus célèbre de ces dix ans de “The Cal”™, avec une préface nostalgique de David Niven,
fut publié en 1975.
La décennie 1984 – 1994
Se profile alors la renaissance, très attendue, du Calendrier, sous la direction du nouvel art
director, Martyn Walsh.
Souhaitant revenir aux origines celui-ci intègre dans les photos une
“ citation ” discrète, subliminale presque du principal produit du groupe : le pneu.
Près des
splendides mannequins photographiés par Uwe Ommer pour le Calendrier 1984 fait son
apparition, sur les plages des Bahamas, une empreinte pour beaucoup mystérieuse : la
bande de roulement du P6, le dernier-né de la maison Pirelli.
Une ombre légère, une
esquisse à peine, omniprésente toutefois, une allusion à la technologie qui imprègne toute
notre époque.
En 1987 Terence Donovan crée le premier Calendrier entièrement consacré aux Vénus de
couleur : parmi les protagonistes figure une Naomi Campbell à ses débuts, âgée de 16 ans à
peine.
Un an plus tard Barry Lategan inclut pour la première fois, dans cette “ vitrine ” que la
tradition a réservée aux femmes, un protagoniste masculin.
En 1990 Arthur Elgort réalise le
premier Calendrier Pirelli entièrement en noir et blanc, consacré aux Jeux Olympiques et à la
réalisatrice allemande Leni Riefenstahl.
Depuis 1994
L’année du grand tournant, 1993, s’inscrit encore une fois à la fin d’une décennie et à l’issue
d’un changement de direction à la tête du groupe.
La communication Pirelli s’impose à
l’international avec des campagnes publicitaires couronnées d’un énorme succès (celle du
sprinteur noir Carl Lewis est célèbre, avec ses chaussures rouges à talons aiguille) et le
Calendrier devient l’un des instruments clés de communication de la nouvelle image du
Groupe.
La direction artistique du Calendrier est à présent basée au quartier général de
Milan et la décision est prise d’abandonner toute référence aux pneus.
“The Cal”™ est à
nouveau, fidèle à lui-même, une expression artistique pure en l’absence de contraintes ou
de conditionnements, hormis le style et le bon goût.
D’ailleurs “ P lunga ” est une marque
internationale qui ne s’identifie pas avec une seule famille de produits mais évoque une
vaste palette de valeurs et de significations, l’innovation continue et la recherche de
l’excellence en premier, qui ont toujours été l’un des axes porteurs du Calendrier.
Herb Ritts, en 1994, inaugure la nouvelle saison de “The Cal”™ avec un défilé exceptionnel
de top modèles : Cindy Crawford, Helena Christensen, Kate Moss et Karen Alexander.
Son
calendrier, du nom “ A Homage to Women ”, souhaite figer à travers l’image “ les femmes
des années quatre-vingt-dix et leur place dans le monde : des femmes fières et séduisantes,
belles à l’intérieur ”.
Bien plus encore qu’auparavant le talent créatif des photographes et le
charme des mannequins deviennent la clé de voûte du succès du Calendrier Pirelli.
C’est
ainsi que se resserre le lien avec l’univers de la mode et du “ glamour ” : pour les stars de la
passerelle, une photo sur “The Cal”™ est synonyme de consécration et la compétition se
fait de plus en plus aguerrie entre les jeunes débutantes.
Parmi les protagonistes les plus “ glamour ” des dernières éditions du siècle figurent :
Christie Turlington et (à nouveau) Naomi Campbell en 1995 (photos de Richard Avedon) ;
Carré Otis, Eva Herzigova et Nastassja Kinsky en 1996 (photos de Peter Lindbergh); Inés
Sastre et Monica Bellucci (premier modèle italien) en 1997. Bruce Weber, en 1998,
consacre quelques clichés à des vedettes au masculin du cinéma et de la chanson tels que
Robert Mitchum, John Malkowich, Kris Kristofferson, B.B.King et Bono.
Alec Wek et Laetitia
Casta sont les femmes iconiques de 1999 d’Herb Ritts et de 2000 d’Annie Leibovitz.
Le vingt et unième siècle s’ouvre sur un Calendrier Pirelli réalisé à Naples par Mario Testino
avec, au nombre des protagonistes, Gisèle Bunchen et Frankie Ryder.
Dans l’édition 2002
figurent de nombreuses actrices et deux petites-filles célèbres : Lauren Bush (17 ans, petite-
fille de George) et Kiera Chaplin (petite-fille du grand Charlie).
Le casting de 2003, de Bruce
Weber encore une fois, est d’une très grande richesse : on y dénombre trois italiennes
(Mariacarla Boscono, Eva Riccobono et Valentina Stilla) aux côtés de top modèles célèbres
tels que Sophie Dahl, Heidi Klum, Karolina Kurkova et Natalia Vodianova et à nouveau des
personnages masculins du cinéma et du sport (Alessandro Gassman, Stéphane Ferrara,
Richie La Montagne).
L’édition 2004, des quarante ans, confiée à la créativité technologique du photographe Nick
Knight se concentre sur les rêves et les désirs de femmes célèbres telles Catherine Deneuve
et Isabella Rossellini.
2005 porte la signature de Patrick Demarchelier qui représente dans “O espirito do Brazil” des modèles du calibre de Naomi Campbell et de jeunes débutantes
comme Adriana Lima sur les plages ensoleillées d’Ipanema et de Copacabana.
L’édition 2006 a été réalisée par le duo rodé anglo-turc Mert et Marcus, dans le cadre
suggestif années 60 de la Côte d’Azur avec pour interprètes des femmes d’une beauté et
d’une sensualité extraordinaires : Jennifer Lopez, Kate Moss et Gisele Bundchen.
Vient
ensuite 2007, l’année des stars, 5 parmi les plus connues et appréciées d’Hollywood :
Sophia Loren, Penelope Cruz, Hilary Swank, Naomi Watts et Lou Doillon à ses débuts,
photographiées par le duo hollandais Ines et Vinoodh Matadin en Californie.
L’édition 2008 de Patrick Demarchelier, qui signe The Cal™ pour la deuxième fois, est la
première réalisée en Asie.
Shanghai lui sert de cadre avec un casting mixte, à cheval entre l’Occident et l’Orient, dont
les protagonistes sont l’actrice chinoise Maggie Cheung et le top modèle Doutzen Kroes.
2009 est l’année du Botswana où le célèbre artiste Peter Beard immortalise des modèles
célèbres à l’international telles Daria Werbowy, Lara Stone et Mariacarla Boscono.
Beard, qui
a passé trente ans au Kenya, est l’un des plus grands interprètes mondiaux du mystère et
du charme du continent africain.
L’édition 2010 est confiée au photographe américain Terry
Richardson, célèbre “ enfant terrible ” connu pour son style provocant et transgressif qui
représente des jeunes aguichantes et désinvoltes telles que Miranda Kerr, Lily Cole, Rosie
Huntington et Ana Beatriz.
2011 porte la signature du génie créatif de Karl Lagerfeld, artiste,
esthète et personnage aux multiples facettes.
Dans son studio parisien Lagerfeld conçoit
“ Mythology ”, un calendrier qui reflète sa passion pour les légendes et la mythologie gréco-
romaine.
Y figurent des interprètes masculins et féminins dont les modèles Baptiste
Giabiconi et Brad Kroenig, ou l’actrice Julianne Moore.
2012 est confié à Mario Sorrenti, le
premier photographe italien qui fait le choix de la Corse pour concevoir “ swoon ”, l’extase
capturée à travers les images avec un casting d’exception réunissant Milla Jovovich, Kate
Moss, Isabeli Fontana.
L’auteur de l’édition 2013 de “The Cal”™ est Steve McCurry, l’un des reporteurs
photographes les plus célèbres au monde, qui a su raconter la transformation sociale et
économique du Brésil.
Parmi les protagonistes, toutes engagées en faveur d‘Organisations
non gouvernementales, de Fondations et de projets humanitaires, figurent l’actrice
brésilienne Sonia Braga, la chanteuse Marisa Monte, les modèles Adriana Lima, Petra
Nemcova et Summer Rayne Oakes.
Lorsque, au printemps 1985, Pirelli Italia demande à Helmut Newton d’imaginer son
Calendrier, aucune contrainte ne lui est imposée au plan de l’interprétation même si le produit
Pirelli doit apparaître clairement dans ses photos, marquant de la sorte un changement de
cap inédit pour le maestro et pour le Calendrier.
Celui-ci s’était borné, jusque-là, à des
images évocatrices, distantes de toute implication directe dans le “
core business ”
Pirelli.
Le
pneu Pirelli, sous toutes ses déclinaisons commerciales, fait ainsi son apparition sur le set du
projet italien.
La référence publicitaire n’avait jamais été évidente auparavant et s’était limitée, tout au plus,
à l’empreinte d’une bande de roulement sur le sable (Uwe Ommer, The Cal 1984) ou encore à
la silhouette graphique du pneu sur les habits de scène (Norman Parkinson, The Cal 1985).
Newton, conscient de la force du Calendrier, relève le défi.
Les premiers clichés datent du mois de mai, à l’occasion du Grand Prix de Monte-Carlo, lieu
de résidence du maestro.
Le set se déplace ensuite en Toscane, dans le Chianti, au Podere
Terreno.
Entre les vignobles et dans la campagne de Sienne Newton trouve la lumière qui
convient à son “The Cal”™ italien.
Les coteaux, les cyprès, les fermes, les niches, les engins
agricoles, une petite station-service et des sites moyenâgeux servent de toile de fond pour
des images qui reproduisent l’atmosphère néo-réaliste.
La rue se transforme en une ligne de fuite pour des femmes intenses et plantureuses qui
rappellent les personnages célèbres du néoréalisme grâce à des actrices telles que Silvana
Mangano, Lucia Bosé, Sophia Loren, observées par des hommes relégués au rang de
simples spectateurs.
Manuela Pavesi est constamment aux côtés de Newton.
Elle est bien plus qu’une
styliste
de
mode chargée d’interpréter l’esprit de cette féminité narquoise et inquiète.
Elle revêt le rôle de
scénariste des costumes.
Le maestro fouille dans son imaginaire, dans son désir de vitalité,
qui se fait éros, en quête d’un style sensuel afin de transmettre sa vision de l’italianité.
Manuela Pavesi l’accompagne dans son itinéraire de création et de réalisation, partage son
point de vue profondément transgressif et instinctif uni à une capacité insolite de transformer
les contenus provocateurs en une image
glossy
.
Lorsqu’Helmut Newton doit abandonner le set et rentrer à Monte-Carlo pour des raisons
familiales auxquelles il ne peut déroger, il confie son appareil photo à Manuela Pavesi pour
qu’elle puisse le positionner en respectant scrupuleusement ses indications.
C’est Xavier
Alloncle, l’assistant du maestro qui prend matériellement les clichés mais le travail,
pratiquement arrivé à sa fin, est terminé sous la paternité artistique de Newton.
Le calendrier dévoilé aujourd’hui, conforme au projet initial du point de vue de la mise en
page graphique également, propose 12 clichés d’auteur en noir et blanc accompagnés de 29
images du backstage pour que les amateurs bénéficient de cette production historique
restituée, en noir et blanc et réalisée entre le Chianti et Monte-Carlo en 1985.
L'édition proposée, qui n’a jamais été distribuée intégralement, respecte en tout et pour tout
le projet de Newton.
Les photos suivent son concept créatif.
Le produit final a été édité afin
de refléter fidèlement la vision artistique du maestro.
Le Calendrier est né sur les bords de la Tamise
durant les années magiques du
Swinging London
, à l’époque où les cheveux des jeunes gens
s’allongeaient et les jupes des jeunes filles se raccourcissaient.
Au lendemain de l’austérité de
l’après-guerre et de la reconstruction l’Angleterre découvrait la liberté et la joie de vivre.
Les
us et coutumes britanniques s’affranchissaient de la rigueur de l’
upper class
, rajeunissaient et
perdaient tout préjugé.
La consécration linguistique du
swinging
fut alors prononcée par
l’incontournable Diana Vreeland, parisienne de naissance mais anglo-américaine issue du
jet
set
et gourou newyorkais de Vogue et Harper’s Bazaar.
A l’extrémité opposée de la barrière
sociale Mary Quant, fille de deux enseignants qui avaient grandi parmi les mineurs du pays
de Galles, avait sanctionné dans sa boutique de King’s Road le succès de la minijupe en tant
que symbole de toutes les classes sociales.
Il est aujourd’hui question de la genèse du raccourcissement qui fit tourner la tête aux jeunes
gens et changer d’orientation aux horloges de l’histoire.
André Courrèges avait déjà emprunté
cette auguste voie dans le cadre toutefois luxueux des défilés parisiens et Madame Marit
Allen l’avait reprise dans ses habits de scène pour le cinéma américain.
Néanmoins,
l’explosion populaire d’une mutation radicale du goût fut sanctionnée par les jeunes
Londoniens, pas par d’élégants Parisiens.
Le concept même de
pop
qui deviendrait Pop Art
ensuite et trouverait sa consécration américaine à la Biennale de Venise en 1964, avait en
vérité germé à Londres dès la fin des années 40 avec les anticipations d’Eduardo Paolozzi.
Edimbourgeois, fils d’immigrés italiens et compagnon d’aventure de Richard Hamilton, il
fonde avec ce dernier l’Indipendent Group.
La vitalité de la subversion sociale de la vieille
Angleterre entraînerait l’Occident sur la voie du renouveau.
Des années que celles-là génialement résumées par
Blow Up
de Michelangelo Antonioni, film
magique et métaphysique de 1966 avec le top modèle Verushka qui, comme un incendie qui
se propage, fit du métier de photographe de mode un mythe de l’Occident : le mannequin et
la mode étaient désormais synonymes.
La mode n’était plus l’apanage de quelques-uns mais
l’identité d’une génération qui croyait forger son avenir, devoir l’expérimenter.
C’était le
Swinging London
et le
Singing London
également, qui des Beatles évolua vers les
Rolling Stones et même les Pink Floyd, des musiques douces ou psychédéliques, ironiques
ou irrésistibles bien souvent diffusées par les premières radios pirates, dont la plus célèbre fut
Swinging Radio England
.
Et la première édition du Pirelli Calendar fut justement confiée à Robert Freeman, le
photographe qui avait sublimé l’image des Beatles.
Le Calendrier Pirelli fut habile en ce qu’il absorba
L’esprit du Temps
tout en suivant ses
mutations, au cours des vagues successives également.
Le Calendrier, par magie, fut
immédiatement impacté lorsque les jupes courtes s’allongèrent et se firent hippies à
Woodstock en 1969, lors de ce grand rave party qui devait sanctionner l’illusion d’une
révolution consommée, peut-être pas dans la société mais au moins au niveau des
coutumes.
Harri Peccinotti
Si bien que si on se penche aujourd’hui sur sa pérégrination tout au long d’un demi-siècle, le
Calendrier se transforme en un formidable document d’anthropologie culturelle à travers le
jeu des esthétiques et des regards, lorsqu’il narre le changement d’humeurs, l’évolution de la
perception non seulement du sujet mais du monde entier, où le photographe est appelé à
évoluer.
L’intimité, le glamour, le rêve exotique, la découverte des géographies de la nature, la
réflexion parfois romantique presque accompagnent la mutation inexorable de la société
occidentale.
Steve McCurry et Sophia Loren
Le tout grâce à la représentation des modèles et de leurs modes, non seulement
de la mode qui fut la leur.
Les années 60 marquent un nouvel air de liberté, la décennie
suivante incite à la réflexion ; les années 80 sont les années folles, les années 90 assistent à
l’affirmation du global.
Derek Forsyth
Le siècle nouveau, qui semble ne pas se décider à vouloir affronter
une mission renouvelée, débute lourd de nostalgies et de rêves … le Calendrier résumé nous
aide à y réfléchir dans un kaléidoscope où cohabitent le passé et le présent, le lointain et le
proche.