ENDURANCE – 24h du Mans Moto, le Team MP Racing, la course

Fin de la belle histoire du Team MP Racing aux 24h du Mans moto avec le vif du sujet : la course.

15h00. Le drapeau tricolore s’abat. Les pilotes traversent la piste en courant et enjambent leurs destriers.

Le silence religieux de cet instant est immédiatement déchiré par l’explosion des 56 moteurs qui propulsent les machines dans le premier tour de ces 24h00 du Mans.

C’est parti pour la 38ème édition … menée par Greg Leblanc sur la Kawasaki du SRC.

continuer la lecture sous la photo….

les résultats officiels
les 24h Motos sur Mototribu
l’Endurance sur Mototribu

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_022

La nuit de vendredi se termine sur une équipe technique exténuée.

Une partie de ses membres s’est fixé pour objectif de remédier aux problèmes de boite de vitesse rencontrés la veille sur la piste par David.

A priori, cette opération n’est pas lourde. Un changement de cassette et le tour est joué.

Mais lors de l’extraction de la boite défectueuse de petits éléments métalliques baladeurs sont détectés.

Cela engendre un contrôle et des actions beaucoup plus complexes ! ! !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans002

Au petit matin, la seconde partie de l’équipe prend le relais pour finir de reconditionner la moto afin qu’elle soit prête pour le warm-up fixé à 10h30.

Pendant ce temps, les courses de roadster et 125 Yamaha font le show sur la piste et les gradins commencent à se remplir.

A l’issue du warm-up, la sélection des vitesses pose toujours un problème aux pilotes.

La tension est à son paroxysme.

Les pilotes partent se reposer pendant que les mécanos inspectent à nouveau les entrailles de la bête.

Il reste deux heures pour trouver une solution et aucune possibilité de tester, la machine étant confinée dans son box …

Pendant ce temps, il faut informer les fans qui suivent à distance.

En effet, les plus perspicaces détectent cette activité anormale au travers des Webcams qui diffusent en permanence la vie du box, et posent des questions alarmées !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans003

A 13h45, la messe est dite.

Il faut mettre la machine sur la piste pour la présentation des équipes.

L’inquiétude est grande dans le team MP Racing !

Emilien se prépare à rejoindre la moto pour les tours de chauffe.

Visage fermé, dans sa bulle et visiblement inquiet.

Il ponctue un échange de regard par un laconique « la moto » …

Les machines sont rangées en épis les long de la voie des stands.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans005

Les pilotes rejoignent leurs emplacements de l’autre côté de la piste.

La « 49 » est positionnée à la 44ème place, maintenue en équilibre par un JC aussi fier que fébrile.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans004

15h00.
Le drapeau tricolore s’abat.

Les pilotes traversent la piste en courant et enjambent leurs destriers.

Le silence religieux de cet instant est immédiatement déchiré par l’explosion des 56 moteurs qui propulsent les machines dans le premier tour de ces 24h00 du Mans.

C’est parti pour la 38ème édition … menée par Greg Leblanc sur la Kawasaki du SRC.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans006

Dès les premiers tours, les leaders assument leurs prétentions.

La Kawasaki #11 est talonnée par la Honda Racing #111, la Suzuki du Sert #30, la Yamaha du YART #7 et la BMW Penz13 #13.

La Yamaha du GMT94 est resté scotchée en grille de départ et entame une vigoureuse remontée.

La « 49 » réalise ses premiers tours dans des temps très décevants.

Mais rapidement, les chronos s’améliorent et chaque nouveau tour s’exécute un peu plus vite.

Visiblement, la machine ronronne parfaitement et Mimil reprend confiance dans les capacités de son destrier.

Il retrouve rapidement son rythme, à la régularité d’une mécanique suisse bien huilée …

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_007

Le premier abandon, annoncé, intervient au troisième tour pour le prototype GECO, puis, rapidement, la première chute de la Suzuki du Junior Team #72.

Dans la loge 140, la tension du départ se relâche tout doucement, mais les yeux sont rivés sur les écrans et le silence n’est troublé que par les passages de la meute en furie.

Puis, au constat de la reprise de confiance de Mimil, parfaitement visible sur les temps annoncés aux écrans, les discussions reprennent, les rires fusent, une humeur euphorique s’installe.

L’ambiance est identique dans le box 40, nettement plus sereine bien que toujours parfaitement attentionnée …

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_008

Et les tours s’enchainent, puis les ravitaillements et les changements de pilotes, selon une méthodologie soigneusement établie par Louka, le team Manager, efficacement secondé par Jérôme, le chef-mécanicien.

A la roue avant, JC et Geoffrey, à l’arrière, Damien et Eric (ou Belgum et Gringalet !).

Le support pneus est assuré par Fabrice et l’assistance suspension dépend de Thomas (HBR).

Sur la pit-lane, deux autres officiants interviennent.

Un autre Jérôme (Boussion) pour le ravitaillement en essence et le pompier Guillaume.

Dans le box, sont aussi disponibles les renforts tels que Florent, Aurélien ou Dolhéan.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_009

Les trois pilotes sont impressionnants de régularité et d’homogénéité, à tel point que cela provoque un certain courroux dans l’équipe de chronométrage.

En effet, ils ne disposent d’aucun temps mort en dehors des ravitaillements.

Ils en viennent presque à espérer une avarie pour bénéficier d’un peu de repos …

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_010

Autour de cette ruche, d’autres personnes s’activent sans relâche.
• Lol (Loïc) qui couve ses trois pilotes et gère les temps de repos, les massages, la nourriture, l’état d’esprit. Un vrai Papa Poule conditionné aussi par sa longue expérience de pilote ;
• Bruno (Nono) et son équipe de « geeks » qui gère le système de caméras et la retransmission des images et des faits de course, en y associant régulièrement chaque partenaire ;
• Sacha, avec Patrice, qui assument le bon fonctionnement de la loge, abreuvent et nourrissent les nombreux visiteurs ;
• Cédric qui a la lourde charge d’accueillir, véhiculer et diriger nos visiteurs et partenaires.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_011

Impossible de citer chacun des rouages et des fonctions de tous les membres de cette sympathique et efficace équipe.

Du plus jeune au plus vieux, du plus réservé au plus exubérant, ils sont tous là, associés vers un but commun, partageant la passion, les difficultés et les joies.

Et l’équipage tourne inlassablement, se défiant de tous les pièges de ces courses d’endurance, et se payant même le luxe de devancer la Honda #111 qui accumule les incidents techniques, après avoir longtemps joué les premiers rôles !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_012

Mais, ce dimanche à 2h20, un premier coup de théâtre vient bousculer le train-train installé sur ces 11 premières heures de course sans aucun avatar.

David rentre au stand (relais N°13) pour son ravitaillement et signale une défaillance.

Les roues AV et AR sont changées et la moto rentrée dans le box.

En effet, toutes les interventions mécaniques doivent, réglementairement, être effectuées en dehors de la pit-lane.

Le sabot est rapidement descendu.

Il contient la patte de fixation du radiateur, brisée !

Rapidement, la réparation est faite, la moto soigneusement auscultée sous tous ses angles et Mimil peut repartir 15 mn plus tard.

Cet arrêt provoque un retrait de 5 places dans le classement (11ème heure 24ème et 12ème heure 34ème).

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_013

Et la ronde se poursuit, inexorable.

La « 49 » se joue de tous les pièges et en particulier, à 4h50, de la patinoire créée par la Yamaha #7 du Yart dont le moteur explose en pleine course.

L’huile sur la piste provoque une double chute spectaculaire et une longue neutralisation gérée par safety-car, le temps de nettoyer le ruban d’asphalte.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_015

A 5h29, nouveau regain d’activité dans le box 40. Lolo rentre pour le 17ème relais avec une fuite d’essence et un défaut d’éclairage.

Le réservoir est percé et il faut le changer.

Les systèmes lumineux sont remis en fonction et Damar repart 16 minutes plus tard.

A cette 14ème heure, la « 49 » était remontée à la 31ème position.

Ce nouvel arrêt ne provoque pas de nouveau recul puisqu’à la 15ème heure la moto est comptée en 30ème place !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_014

Les tours de manège se poursuivent avec la même régularité.

Un soleil resplendissant se lève sur le circuit.

Mais il peine à réchauffer la fraicheur de la nuit, d’autant que les corps sont fatigués de ces longues heures d’activités et de tension.

D’ailleurs, par intermittence et très fugacement, les mécanos et techniciens passent par la loge pour déguster un expresso et se réchauffer !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_017

En début d’après-midi, Lolo rentre de son dernier relais.

Il est exténué, son visage est douloureusement marqué.

Mais une once de sourire l’illumine.

La satisfaction de la mission réalisée, et bien réalisée.

L’espoir dissimulé d’une fin prochaine et heureuse ? ? ?

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_018

A 14h25, coup de tonnerre !

Mimil rentre au stand pour le 29ème et dernier relais.

Le moteur renâcle et émet des cliquetis inquiétants …

Le changement du tendeur de distribution n’apporte pas le remède escompté.

Après 16 minutes d’arrêt, la décision est prise. David repart à allure réduite et avec un seul objectif, FINIR !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_019

La tension est à son comble. La 28ème place de la 23ème heure durement acquise s’éloigne.

C’était pourtant motivant d’être exactement au milieu du tableau, 28 sur 56 au départ ! ! !

Cette dernière demi-heure semble une éternité.

Dans le box, dans la loge, à l’hospitality, dans les tribunes, derrières les écrans, tous les acteurs, tous les fans, tous les partenaires retiennent leur souffle, croisent les doigts et probablement se livrent à de multiples incantations …

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_020

15h00. Le damier salue la magnifique victoire de l’expérience de Dominique Méliand et de l’efficacité du SERT en amenant la Suzuki #30 en tête de cette première épreuve du championnat du monde d’endurance.

Le podium est complété par les deux Kaxasaki #11 et 8 du SRC et de Bolliger.

Le top 5 est parachevé par une autre Suzuki la #72 du Junior Team qui est aussi leader de la catégorie « stock », et la Yamaha #94 du GMT94.

Au milieu de ces majors parade la vieille et brave Kawasaki #49 du team MP Racing qui signe la 31ème place.

Elle passe la ligne d’arrivée bruyante de son moteur fatigué, mais bien vivante !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_021

David s’arrête le long du muret où toute l’équipe l’ovationne, dans un soulagement baigné de larmes et de rires mêlés !

Il se joint au concert à sa manière.

Le moteur hurle, entrainant la surchauffe du pneu sur le bitume (burn) et embrumant son entourage d’un nuage aussi olfactif que salvateur …

Un dernier tour de piste pour rejoindre la pit-lane.

Les commissaires et spectateurs sont ardemment salués et remerciés.

La voie des stands est remontée au ralenti, bras levé pour claquer toutes les mains tendues.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_022

On imagine sans peine le sourire radieux sous le casque, comme ceux de Lolo et Mimil en bord de piste.

La satisfaction du devoir accompli, la joie de la réussite, le bien-être de la délivrance.

Dernier arrêt devant l’équipe qui se masse autour de la « 49 », dernier burn et direction du parc fermé.

C’est fini.

Enfin, la course est terminée, pas la mission, il faut encore tout ranger …

Jusqu’à 20 heures, chacun s’active. Le box et la loge sont rendues à l’ACO qui restitue les cautions, les camions et autres véhicules sont chargés et la grande majorité quitte enfin l’arène Mancelle, exténuée, maisresplendissante de bonheur.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_023

Pour une première, cela s’avère être un coup de maître !

Et cela est rendu possible par un investissement sans faille d’une trentaine de bénévoles, par un support indéfectible d’une large communauté de partenaires Choletais offrant logistique et financement, tous unis dans la passion du partage.

Et c’est cet environnement porteur qui a permis à Louka d’adopter une stratégie efficace qui peut se résumer en quelques chiffres éloquents :
Changement roue AR toutes les 2H ;
changement roue AV toutes les 4H ;
changement étriers frein av plaquettes neuvestoutes les 8h.
La conséquence financière de cette stratégie sécuritaire se traduit aussi par un budget supplémentaire de 3000 € sur les pneus.
Il fallait pouvoir se le permettre !
Mais le résultat est là, aucune chute, aucun incident grave et bloquant et un classement honorable !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_024

Pour terminer cette saga d’un team amateur, nous souhaitons vivement vous avoir offert une vision complémentaire de cette course mythique :
• Voir plus loin que le spectacle de la course proprement dite ;
• Découvrir l’univers peu connu des équipes évoluant dans l’ombre des top-team ;
• Partager les préparatifs, les aventures, la vie qui animent ces femmes et ces hommes passionnés.

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_025

Si tel est le cas, c’est pour notre plus grand plaisir !

mp_racing_endurance_2015_24h_du_mans_026

textes Patrice Altazin Communication 06 20 97 72 97 – Photos Patrice Altazin, Xavier Barreteau, Gégé