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ACCUEIL : COMPETITION - HOMMAGES aux PILOTES MOTO - hommage à Marco Simoncelli
 
 
HOMMAGE à Marco Simoncelli
 
le Seigneur des Anneaux
 

La saison 2012 de Moto GP va bientôt débuter sous des auspices sportifs et techniques très incertains voire peut-être même un tantinet moroses...

Un sentiment qui ne pourra malheureusement être que ravivé par la cruelle absence de celui qui cristallisait le futur du Moto GP : Marco Simoncelli.

Nulle idolâtrie dans ces propos, nul crime de lèse majesté envers le grand champion que pourrait devenir Casey Stoner en coiffant une 3ème couronne mondiale.

Juste le constat froid et triste que technique, talent et charisme, ces trois composantes réunies de l'admiration et de la passion inhérentes au sport moto, ne sont pas l'apanage d'un seul et même pilote aujourd'hui en categorie reine .

 
 

Chacun jugera à l'aune de ses propres préférences.

Cependant il nous semble que Stoner ne possède "que" la première et la seconde (amplement suffisant néanmoins pour régner sur le monde), tandis que Rossi, c'est selon, a perdu l'une des deux dernières...

Quant aux autres pilotes  il leur reste beaucoup de chemin à parcourir pour tenter d'approcher l'une ou les autres!

Marco Simoncelli travaillait dur pour acquérir la technique. Possédait le talent. Tout en portant en lui le don rare du charisme que nul travail ni expérience ne peuvent procurer.

Et c'est en cela que Marco Simoncelli représentait une figure unique dans le monde du Moto GP.

Ils étaient quelques-uns à posséder plus de technique que lui. Ils étaient quelques-uns à posséder autant de talent que lui.
Mais il n'y avait qu'un Rossi (en fin de carrière) à posséder un peu plus de charisme que lui.

 
 

Nous nous sommes beaucoup demandés pourquoi cette absence nous affectait au-delà de l'émotion et de la tristesse légitimes provoquées par sa tragique disparition en course?

Pourquoi ce désarroi  - toute sympathie ou chagrin mis à part - débordait-il largement du cadre rationel et comptable d'un pilote en moins sur la grille?

C'est que Marco Simoncelli incarnait, ou plutôt préfigurait l'incarnation du champion complet ou total à laquelle, tous sports ou disciplines confondus, très peu d'athlète parviennent.

Et c'est l'espoir de ce devenir, le passionant futur de cette évolution de Marco Simoncelli parmi les champions en place et les quelques postulants au plus haut niveau; le rêve d'une alternative à la fois sportive et brillante qui s'est transformé en une fraction de secondes en cauchemar.

 
 

Encore une fois nulle conjecture, nul pari sur l'avenir, nulle supposition que Marco Simoncelli serait devenu "le plus grand" dans ce frustrant ressenti.

Juste l'immense sensation de vide et de manque face à un formidable potentiel brisé net et irrémédiablement.

Potentiel qui aurait rejailli sur l'ensemble de la discipline à un moment où elle nous semble - pour diverses raisons - en avoir terriblement besoin.

Les circuits ont perdu en la personne de Marco Simoncelli un Prince et futur Seigneur.

Nous ne sommes pas romanesques au point de prédire que nous entrons dans l'ère du Mordor.

Mais nous demeurons cependant persuadés qu'un Être bien plus Précieux qu'un pilote a cessé de briller lorsque Marco Simoncelli a rejoint le Royaume des Ombres.

 
 
 
 
 
 
palmares
 
sommaire
 
Entre ambition et détermination, sur un total de 151 courses Marco Simoncelli comptabilise 15 pôles positions, 29 Podiums, 14 victoires et une couronne de champion du monde 250cc en 2008.
 
Championnat italien de minimoto
 
Année 1996
2ème
 
 
 
Année 1997
5ème
 
 
Année 1998
2ème
 
 
 
Année 1999
champion
 
 
 
Année 2000
champion
 
 
 
Année 2001
champion d'Italie 125 sur Honda
 
 
 
Année 2002
champion d'Europe 125 sur Aprilia
 
 
 
Championnat du Monde 125cc
 

Année 2002

33ème place avec Aprilia, 3 points.
champion d'Europe 125 avec Aprilia
 
 
 
Année 2003
21ème place avec Aprilia, 31 points.
 
 
 
Année 2004
11ème place avec Aprilia, 79 points, 1 victoire.
 
 
 
Année 2005
5ème place avec Aprilia, 177 points, 1 victoire.
 
 
 
Championnat du Monde 250cc
 
Année 2006
10ème place avec Gilera, 92 points.
 
 
 
Année 2007
10ème place avec Gilera, 97 points.
 
 
 
Année 2008
1ère place avec Gilera, 281 points, 6 victoires.
 
 
 
Année 2009
3ème place avec Gilera, 231 points, 6 victoires.
 
 
 
Championnat du Monde MotoGP
8ème place avec Honda, 125 points.
 
 
 
Année 2011
6ème place avec Honda, 139 points.
 
 
 
 
 
 
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palmarès
 
 
 
PHOTOS - Marco Simoncelli
photos Teams - M. De Mattia - A. Fini - P. Guérin - C. Lamri - H. Mohd
 
 
 
 
 
 
 
 
ultime rugissement sur l’asphalte
Caroline Gonzales
 

Une gueule d’Ange botticellienne sous une crinière de feu indisciplinée, du haut de son mètre 83 et de ses 76 kg le lionceau du Moto GP observe la piste de son regard gris trempé une dernière fois.

 
 
En ce dimanche 23 Octobre 2011, Marco Simoncelli s’élance sur le circuit de Malaisie sans savoir qu’il réalise là, les deux derniers tours de sa carrière et qu’il s’apprête à nous tirer son ultime révérence.
 
 

« Super Sic » est tombé ce matin là, laissant derrière lui un paddock en pleurs et des fans inconsolables.

Six mois après la funeste Tragédie, et avant l'ouverture de la saison 2012 l’enfant prodige règne toujours dans le cœur du monde de la moto.

Avant de lui dire à notre tour « Ciao », une dernière fois, revisitons l’âme de celui qui nous à tant fait vibrer.

 
 
 
L’enfant Terrible du Paddock
 

Par sa brutalité doucement rebelle et son agilité espiègle, celui dont le surnom de « Bad Boy » se chuchote, fascine tout autant qu’il ne dérange.

 
 

Personnalité à double facette, Valentino Rossi, son meilleur ami et compatriote disait de lui : Il est aussi doux à la vie que dur sur circuit .

 
 
Car si son rugissement se fait entendre et craindre sur l’asphalte, sa personnalité atypique rayonne dans les paddocks.
 
 
Une tignasse ébouriffée flamboyante, un sourire accrocheur, nul ne peut ignorer ce jeune lion fou nouvellement débarqué en catégorie reine.
 
 
De ce physique émane une voix légèrement nasillarde, dont l’anglais teinté d’un accent personnel ne peut que forcer le sourire et mettre en exergue une bonne humeur persistante et un rayonnement constant.
 
 

Pourtant, sur les circuits, il en est tout autrement.

Jouant constamment des coudes et revisitant chaque piste comme un véritable ring, ce monstre d’intrépidité rageuse possède l’impétuosité de la jeunesse et combat ses adversaires jusqu’à forcer le passage.

 
 

En témoignent de nombreuses chutes et une vive polémique sur sa conduite dite « dangereuse ».

Simoncelli devient l’enfant terrible du paddock.

Et c’est sous les sifflets, durant le GP de Catalogne, après une ultime bataille aux côtés de Bautista qui lui coute sa monture qu’il regagne le stand.

 
 
Enfant prodige dont la force n’est pas toujours canalisée, il se défend de toutes accusations : Je suis plus grand et plus lourd que la plupart des autres pilotes, il faut que je force un peu le passage en virage car il m’est impossible de m’imposer en ligne droite.
 
 
Décoiffant le monde du Moto GP devenu trop lisse et politiquement correct, le lionceau rend hommage à ses icônes (Kevin Schwantz et Gilles Villeneuve) et rappelle d’autres décennies de courses, où le sport n’était pas seulement lié aux prouesses technologiques mais bel et bien à la personnalité du pilote qui portait par sa conduite et son talent son écurie à la victoire ou non.
 
 
 
L’ Héritier Brisé
 

Fasciné par le cambouis et l’odeur d’un moteur qui rugit, c’est dans le champ familial et sur une mini moto cross à l’âge de 4 ans que la passion transcende l’enfant pour la première fois.

 
 
D’un sourire rêveur et l’âme penchée sur sa jeunesse il déclare Je tournais comme un fou dans la vigne en connaissant chaque partie, chaque route, chaque segment par cœur.
 
 
Pourtant, celui qui se décrivait comme un jeune garçon possédant un moteur à la place du cerveau a dut batailler afin de gravir les échelons du monde de la moto.
 
 
Et c’est en économisant chaque sous qu’il parvint à s’adonner à sa passion : en commençant par travailler dans le magasin de ses parents.
 
 
Mais à l’âge de 14 ans, l’enfant terrible qui conduit sans permis détruit le 125cc de son père ainsi que toutes mes dents (précise-t-il dans un rire).
 
 
Dès lors, l’argent économisé l’été durant servira à rembourser les frais de sa folle épopée se terminant contre l’Opel de sa tante qu’il ne put éviter.
 
 
Plus tard, le père hypothéquera sa fameuse boutique de glace, la « Gelateria », afin de payer les premières courses de son fiston.
 
 
Arrivé en catégorie reine en 2010, l’enfant devenu pilote de course à la renommé mondiale n’oublie rien de son périple et du soutien qu’il reçut : Je dois tout à mes parents. Ce n’est qu’en 250 cc, sur une Aprilia, que j’ai commencé à gagner de l’argent.
 
 
En 2008, il signe sa première et unique couronne mondiale en 250cc, sur le même circuit ou il perdra la vie quelques années plus tard.
 
 
En Moto GP, il décroche son premier podium à Brno (3eme place) puis un second à Philip Island (2eme place) avant de s’élancer en Malaisie, son dernier grand prix, en confiant à son père que la victoire était jouable.
 
 
 
 
L’ultime Rugissement
 

Une simple glissade mit fin à chevauchée fantastique de Marco Simoncelli.

 
 
Comme désireux de ne rien lâcher et donnant l’impression de vouloir reprendre le contrôle de sa monture démoniaque sitôt la chute achevée, « Super Sic » la main toujours sur le guidon suit sa moto colérique qui revient inexorablement sur la trajectoire de ses poursuivants.
 
 
Un choc d’une immense violence. Sous les yeux de ses proches, du paddock et de son public, le jeune homme perd la vie.
 
 
 
Une Etoile devenue Légende
 
Si les sports mécaniques ont leur part de détracteurs et ne suscitent l’intérêt que d’un cercle d’initié, l’affliction et la tristesse ont traversé les frontières de la simple sphère moto.
 
 

Et Marco Simoncelli est devenu l’enfant chéri de toute une nation meurtrie.

Ses funérailles en témoignent, 60 000 fidèles recueillis obligeant les autorités de la ville à fermer la circulation et réserver l’accès aux proches et aux pilotes.

 
 
La cérémonie fut retransmise sur plusieurs chaines de télévision ainsi que sur le grand écran du circuit de Misano qui ne tarda pas à se rebaptiser du nom du pilote, enfant du voisinage, qui avait brulés ses premiers pneus en ces courbes mêmes.
 
 
Mais le plus bel hommage, vient sans doute des siens, lors du Grand Prix de Valence, qui marque habituellement la fin de la saison et se déroule dans une ambiance de fête et de célébration.
 
 
Ce 6 novembre 2011, sous un ciel capricieux, gris à souhait l’atmosphère fut aussi lourde que les cœurs.
De part et d’autre : des casques de pilotes aux casquettes d’inconnus jusqu’à la tour de contrôle, le numéro 58 fleurissait.
 
 
Lors du tour d’honneur fait en sa mémoire par tous les pilotes, son héros d’enfance : Kevin Schwantz se lança au guidon de la RC212V du défunt en ouvrant la voie.
 
 
Au terme de ce funeste témoignage d’affection, la minute de silence ne fut pas requise sur la demande du père Paolo, qui lui préféra une minute de bruit.
 
 
Moteurs rugissant et cœur saignant, la foule eut du mal à retenir un trop plein d’émotion. Ainsi l’étoile montante est devenue légende avant d’avoir eut le temps de briller pleinement.
 
 
 
 
 
 
photos - Teams - Marc De Mattia - Alberto Fini - Philippe Guérin - Chakib Lamri - Han Mohd - adrien
textes - Caroline Gonzales (prostages permis) - adrien
correcteur Olivier Roussel
mise en page adrien
 
 
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