En effet il Dottore va "laisser passer" son coéquipier Jorge Lorenzo dans le 1er tour, alors que dans le même temps Stoner est en train d'irrémédiablement prendre le large. Oh bien sur Valentino redoublera son coéquipier peu après. Mais les dixièmes perdus ne se rattapperont jamais.

Au bout de la ligne droite des stands Rossi n'a aucun mal à faire les freins à Capi pour partir à la poursuite de Stoner. A cet instant l'écart atteint déjà les 3 secondes. Mais 3 secondes à Brno ou au Mugello ne sont pas 3 secondes au Qatar : circuit de prédilection de la Ducati depuis 2 ans!

Au fil des premiers tours de la course poursuite Rossi commence à grapiller les dixièmes sur Stoner. Le pilote Ducati est-il plus solide mentalement que l'an dernier ou pas encore assez sous pression?

Toujours est-il que Stoner gère parfaitement à la fois l'écart et la pression. Et, à un chouilla près, Valentino ne descendra jamais en dessous des 2 secondes...

La bagarre pour les places d'honneur offre un peu plus de spectacle, notamment entre Lorenzo et Dovizioso ainsi qu'entre Capirossi et Edwards. A tel point que Capirossi (5ème) perd l'avant dans une courbe très rapide et s'en va glisser dans les graviers au milieu d'une spectaculaire gerbe d'étincelles.

Un chute sans conséquences, si ce n'est une déception pour l'italien qui ne peut confirmer tous ses excellents essais.

Un incident de course qui donnera lieu à une enquête de la part des commissaires va émailler ce GP lorsque De Angelis sort comme une balle d'une courbe et percute fortement Dani Pedrosa à l'intérieur. Qui d'Alex De Angelis qui n'a pas géré sa trajectoire ou de Pedrosa qui n'a pas écarté (mais l'a-t-il vu venir?) la sienne est le fautif?

Au chapitre des bonnes surprises de Mika Kallio. Parti 12ème sur la grille le pilote finlandais va terminer meilleure Ducati derrière Stoner mais devant Hayden, Gibernau et Melandri. Pour son tout 1er GP et face à ces 3 autres pilotes plus que chevronnés c'est une remarquable performance!

Et surtout il faut noter la remarquable régularité de Mika. Qui ne fera jamais le yoyo.

De 12ème Kallio va rapidement passer 11ème dès le second tour, puis 10ème au 4ème tour, puis 9ème au 8ème et enfin 8ème (profitant de la méforme de Pedrosa mais qu'il double magistralement à la régulière) du 12ème jusqu'à l'arrivée.

Résistant sur la fin d'abord à De Puniet puis au rusé Elias. Chapeau Mika!

Inutile de dire que Kallio bat à plate couture les autres rookies Takahashi, Canepa et... Gibernau!

En revanche on ne peut pas en dire autant de Randy De Puniet dont la seule satisfaction (en comparaison des déconvenues de 2008) c'est de ne pas être tombé. Maigre consolation qui, une fois encore, n'est pas en rapport avec ses capacités.

Un pneu avant rapidement détruit explique cette performance moyenne. Cependant Randy va accrocher pile le top ten, ce qui constitue également un motif de satisfaction susceptible de mettre en confiance le français.

A l'inverse James Toseland (victime d'une touchette) part jardiner dans les graviers. Ostensiblement l'autre pilote Tech 3 n'a pas profité de l'intersaison pour recharger ses batteries.

En tête la messe est dite. Si un instant on a cru que Rossi pourrait revenir, l'écart s'est stabilisé avant de repartir à la hausse en faveur de la Ducati.

Après quoi (en délicatesse avec ses pneus) on a bien senti que Valentino Rossi ne voulait pas trop en faire au risque dilapider le gain d'une seconde place que beaucoup lui envient même si lui ne s'en contente pas!

Comme il l'a exprimé lui-même après la course : "better second place than crash"! Tout est dit!

N'oublions pas que l'an dernier Valentino Rossi n'était même pas sur le podium au Qatar! Mais relégué à la 5ème place derrière Stoner, Lorenzo, Pedrosa et Dovizioso.

Si à chacune des courses où il a "mal figuré" en 2008 Rossi progresse comme au Qatar, alors il sera de nouveau Champion du Monde en 2009!

Tournant comme un métronome et après avoir mené la course de bout en bout Casey Stoner remporte un GP du Qatar dont personne n'a pu lui disputer la victoire à quelque moment que ce soit.

A noter qu'il n'a pas semblé souffrir de son poignet opéré durant l'hiver.

Rossi finit second avec un retard de 7 secondes c'est vrai. Mais après avoir roulé très relâché durant les derniers et surtout après une dernière ligne droite et un franchissement de ligne réalisé vraiment à la vitesse de l'escargot! Il ne faut donc pas tirer d'enseignements de cet écart sans signification!

L'anecdote de cette fin de GP vient d'Alex de Angelis, en panne après le passage de ligne et qui s'est fait chaler par Takahashi pour rejoindre le paddock.

Détail amusant : au moment de monter derrière Takahashi, Alex De Angelis a machinalement cherché à poser ses pieds sur... les cales pieds... lol. Réflexe de pilote ou avait-il oublié que les Moto GP ne sont pas des machines de route? lol

Nous avons eu un petit soucis de consommation, et l’équipe m’a indiqué qu’il fallait piloter de sorte à ce que je n’épuise pas mon carburant.

J’ai essayé de passer plus rapidement dans les virages et de rouler en utilisant des rapports plus élevés, mais après le dixième tour ça ne suffisait pas.

J’ai encore dû changer de style de pilotage, mais je n’ai plus eu de problème après ça

Je savais qu’il fallait prendre un bon départ pour suivre Stoner mais je n’y suis malheureusement pas parvenu et j’ai perdu un peu de temps en luttant contre Lorenzo et Capirossi, et pendant ce temps Stoner s’était déjà échappé !

Les années se suivent et ne se ressemblent pas au Qatar puisque le vainqueur de l'an dernier, Mattia Pasini part au tapis, sur une poussette dès le 1er virage. L'italien, très souvent malchanceux, repart immédiatement mais avec un retard considérable - il abandonnera peu après.

Lors de ce 1er tour c'est Barbera qui prend la tête de la course devant Faubel, Talmacsi, Debon, Wilairot et... Cluzel. Un Jules Cluzel plus que brillant à Jerez et lumineux sous les projecteurs du Qatar puisque le français s'est faufilé en 6ème position, bien loin devant l'autre représentant tricolore, Mike Di Meglio, encore englué dansle peloton en 12ème position.

Et qui c'est qui grapille encore des places sans avoir l'air d'y toucher dans ce 1er groupe de 6? Jules Cluzel passe Wilairot puis Talmacsi pour se retrouver quatre à la fin du 2ème tour. Puis 3ème jusqu'à ce que Debon, repassé brièvement en tête, connaisse une petite dérobade de l'arrière et que Barbera et Jules lui passent sous le nez!

Le plus surprenant dans l'histoire c'est que dans la ligne droite personne ne revient sur Jules Cluzel. Ou plutôt le français ne perd pas un cm par rapport à ses poursuivant, ni sur Barbera non plus d'ailleurs. Le sorcier Mattéoni est passé par là!

Et le plus beau c'est que le français ne va pas s'arrêter là, puisqu'il dépasse Barbera et part seul en tête, se permettant même de creuser un écart significatif 7 dixièmes sur le pilote espagnol!

Mais mener seul un GP n'est pas chose facile. Il faut trouver ses trajectoires tout seul et à ce jeu là Jules Cluzel est un peu tendre. Quelques approximations du français vont permettre à Barbera de revenir dans le sillage de Jules. Ca doit battre la chamade dans la poitrine de Jules : pas facile de conserver toute sa lucidité dans ces condition toutes nouvelles pour lui.

Et pendant que Cluzel se prend du bon temps en tête de la course, Mike Di Meglio est au fond de la mine... L'autre français cravache dur pour remonter dans le paquet à la 7ème place. Tandis que Jules se permet d'aligner le meilleur tour en course au 7ème tour!

Une moto sans sponsor sur son carénage qui se permet de mener le 1er GP de la saison voilà une situation incongrue. Ceci dit Barbera se rapproche dangeureusement et on sent que les minutes du français sont peut-être comptées. Effectivement dans la ligne droite Barbera reprend le leadership du GP.

Dans le même temps Di Meglio livre une lutte fratricide pour la 4ème place avec Alvaro Bautista son compagnon d'écurie chez Aspar.

Jules Cluzel joue intelligemment la prudence. Suivant Hector Barbera le français est en train d'assurer une fantastique seconde place lors de ce GP du Qatar.

Mike Di Meglio est toujours 5ème derrière Bautista et De Rosa alors que, s'il ne commet pas d'erreur, Jules est assuré de la seconde place. C'est alors que suite à une manoeuvre hasardeuse de Aoyama Mike en profite pour faire l'intérieur, avec une petite touchette au passage, sur Alvaro Bautista.

Même si seulement la moitié des points a été attribuée on ne peut s'empêcher de trouver curieux ce sprint non réglementaire qu'il serait peut-être bon de codifier pour l'avenir. Du coup le maître incontesté des essais hivernaux en 125, l'espagnol Julian Simon (revenu de la catégorie 250) s'est fait "battre" par l'italien Andrea Iannone.

Pour la 1ère pole de sa carrière Simon aurait pu rêver à la fois meilleur départ et dénouement. En effet l'espagnol n'a pas pris un super départ à l'inverse d'Andréa Iannone 1er leader de ce 1er GP 125 de la saison devant Terol, Folger, Marquez, Espargaro et Simon.

A part Iannone qui a fait le trou, les autres pilotes sont plus regroupés. Cependant Simon va rapidement prendre la mesure du petit groupe de poursuivant, s'en extirper et venir recoller Iannone.

Avec presque 4 secondes d'avance sur les autres coureurs Iannone et Simon ont largement le temps de voir venir. Mais la pluie va venir contrarier leurs plans Et commencer de faire des victime en la personne de Marc Marquez qui perd l'arrière et part dans un vol plané spectaculaire.

Le tour d'après Simon réussit à doubler Iannone mais pour du beurre car, une fois en tête, l'espagnol lève le bras et la course est arrêtée mais le classement lui, tient compte du tour précédent, autrement dit celui où Iannone occupait encore la 1ère place.