Rossi - Lorenzo : "Duel au Soleil"

Il fait chaud, très chaud en Catalogne, pas loin des 40°. Les organismes vont souffrir. Et notamment ceux des plus faibles au moment de ce départ : Pedrosa blessé et piqué aux anti douleur, ainsi que Casey Stoner, malade depuis la veille.

Jorge Lorenzo réalise le hole shot devant Rossi et Stoner. Randy De Puniet occupe une flatteuse 4ème puis 5ème derrière Pedrosa mais devant Dovizioso.

Takahashi craque et tombe dès ce 1er tour.

Il faut dire que l'irruption de Talmacsi (et de ses sponsors) en tant que pilote supplémentaire dans le Team Scot Racing a de quoi mettre la pression et déstabiliser le jeune japonais qui n'a jamais été brillant depuis le début de saison.

Lorenzo se fait faire les freins de main de maître par Rossi en bout de ligne droite.

Si Stoner tient bon le rythme des deux Yamaha, les deux Honda du HRC sont à la peine talonnées par Capirossi et De Puniet.

Capirossi est à priori très à l'aise avec le nouveau moteur de sa Suzuki. Cela faisait longtemps que les bleus attendaient cette évolution.

Avec environ 325 km/h en vitesse de pointe Capirex a maintenant les moyens de ses ambitions...

Rossi mène toujours la course sans parvenir (ou chercher) à s'échapper. Stoner fait ce qu'il peut pour ne pas craquer (on le saura après la course) et profite de l'excellence du duo qui le précède pour se garantir un podium, ce qui, dans son état, serait une excellente opération.

Bien parti De Puniet a rétrogradé progressivement jusqu'à se mettre sous la menace de Colin Edwards. Le véritable challenge de Randy se situe là : aux alentours de la 7ème place!

Ce serait bien qu'il parvienne à tenir tête au pilote Tech 3 qui le passe régulièrement en cours de GP.

Toni Elias n'arrange pas son cas en chutant alors qu'évidemment son team et lui-même attendaient beaucoup de ce GP.

Et plus on avance dans la saison plus les contre performances vont commencer à peser lourd dans l'optique des reconductions de contrats.

Petit à petit Stoner lâche prise et laisse filer les Yamaha. Ce faisant il donne des espoirs à Andrea Dovizioso qui se met à grapiller les dixièmes dans l'espoir de revenir sur la Ducati d'ici à la fin du Grand Prix.

Après avoir mené durant plusieurs tours Rossi cède le commandement à Jorge Lorenzo histoire de bien étudier son rival mais peut-être également pour épargner ses gommes très sollicitées sous cette grosse chaleur...

Alors qu'il menait la course et que Lorenzo ne produisait pas un pilotage irréprochable, Rossi n'a pas semblé forcer outre mesure pour s'échapper.

Qu'est-ce à dire? Rossi chercherait-il la confrontation, comme il l'a toujours fait avec ses adversaires les plus sérieux : Gibernau à Jerez, Stoner à Laguna Seca en 2008?

La question reste posée! On sait que Rossi adore la baston et les arsouilles en face à face pour éprouver, voire casser ses adversaires...

Sans aucun tiers perturbateur (Stoner est loin maintenant) l'occasion est idéale pour il Dottore aujourd'hui de voir ce que Lorenzo a dans le ventre.

Pedrosa cède peu à peu du terrain et finit par se faire dépasser par Loris Capirossi toujours fringuant, revigoré, on l'a dit par le nouveau moteur de sa Suzuki.

Mais Pedrosa ne se laisse pas battre sans combattre. Le petit espagnol fait honneur à son rang en répliquant à la Suzuki avant de céder de nouveau

Est-ce l'attitude constamment volontaire d'Hayden, toujours est-il que Ducati s'est craché dans les mains pour fournir à l'américain le maximum d'adaptations lui permettant de relever la tête.

Et à Barcelone ça semble payer. L'américain se retrouve 10ème, une position qu'il n'avait plus occupée depuis longtemps.

Dovizioso a quasi ramarré la Ducati de Stoner. Mais le plus dur reste à faire maintenant : doubler l'australien. Ce qui ne va pas être une mince affaire, d'autant plus que, bien panneauté, Casey sait maintenant que le pilote du HRC est quasi dans sa roue!

En tête de course Rossi ne tente toujours rien. Se contentant de suivre le rythme et d'étudier les trajectoires de Lorenzo.

C'est dans la ligne droite des stands à l'entame du 3ème tour que Rossi lance les hostilités. L'italien dépasse son coéquipier et reprend le commandement du GP.

Lorenzo ne se laisse pas démonter et se cale dans la roue de Valentino.

Nouvelle ligne droite des stands. Cette fois-ci c'est Lorenzo qui prend l'aspi de Rossi pour le doubler tout en le block passant l'air de rien sur le bord de la piste.

Mais Rossi ne s'en laisse pas compter. L'Italien relâche les freins, rentre le genou droit pour ne pas toucher Lorenzo et repasse l'espagnol au freinage et à l'extérieur de la piste tout en réussissant (de justesse) à ne pas écarter dans le droit du bout de la ligne droite. Grandiose!

On attaque le dernier tour et rebelotte. Mais cette fois-ci Lorenzo ne va pas s'embarasser de civilités.

Il repasse Rossi exactement de la même façon qu'au tour précédent mais en bloquant encore plus l'italien au bord de la piste afin qu'il ne soit pas en mesure de rééditer son freinage du tour précédent.

Rossi place alors une attaque à l'intérieur de Lorenzo. Ca passe mais seulement l'espace d'un virage.

Arrive le dernier virage du circuit, celui qui ouvre sur la ligne droite d'arrivée.

Rossi est calé dans la roue de Lorenzo et, coup de génie, alors que personne, et surtout pas l'espagnol, ne s'y attendait, Valentino Rossi remet un petit coup de gaz qui lui permet de se propulser à l'intérieur et surtout de sortir en tête de ce dernier virage...

Reste maintenant à bien gérer ce surcroit de vitesse jusqu'à la ligne sans sortir de la bonne traj'!

Formalité pour Rossi qui gère de main de maître sa sortie de virage et s'en va franchir la ligne en tête laissant Lorenzo à ses regrets et surtout le battant chez lui.

Encore une fois, dans une pure situation de duel c'est Rossi qui l'a emporté!

Ce n’est pas comme une victoire mais cette seconde place est fantastique pour nous parce qu’elle prouve notre régularité, ce que nous n’avions pas l’an dernier.

Je ne sais pas comment j’y suis arrivé parce que j’ai failli
abandonné à la mi-course. Je n’étais pas loin de rentrer aux
stands et ça n’allait vraiment pas.

La moto fonctionnait très bien mais je n’arrivais pas à garder le
rythme, je n’arrêtais pas de m’écraser sur le devant de ma
moto et je ne pouvais donc pas freiner correctement.

La logique est respectée pour la 1ère ligne avec Barbera devant Bautista, Simoncelli et Luthi. Pasini le récent et superbe vainqueur du GP d'Italie au Mugello est en seconde ligne.

Les français sont convalescents : Mike Di Meglio (3ème) ligne opéré la semaine précédente de son syndrome des loges ne pouvait pas espérer faire des miracles tout comme Jules Cluzel (4ème ligne), en manque de sensations après sa fracture de la clavicule.

Après les conditions difficiles du Mugello les coureurs retrouvent le soleil à Catalunya et c'est Barbera qui réalise le hole shot devant Aoyama et Simoncelli. suivent Bautista, Luthi, Debon, Pasini, Faubel et Baldolini. Cluzel est 13 et Mike 16!

Dès le second tour Bautista se porte en seconde position au nez et à la barbe d'Aoyama et de Simoncelli. Il est certain que l'espagnol, devant un public tout acquit à sa cause, veut absolument réussir son GP national.

Cette fois-ci le coup de pouce du destin est pour l'espagnol. En effet Simoncelli tombe à l'endroit même où il avait déjà chuté durant les essais... Quand ça veut pas ça veut pas! Autant dire que l'horizon s'éclaircit considérablement pour Bautista!

Alors qu'on l'avait connu en difficultés quelques tours auparavant, Aoyama selble retrouver tous les chevaux de sa machine et repasse devant le suisse Luthi.

Conduisant pour la première fois l'Aprilia RSA officielle Mike Di Meglio fait un tout droit avant de repartir.

Mais le japonais ne semble pas vouloir s'arrêter en si bon chemin. La Honda semble en mesure de revenir également sur Barbera dans les 3 derniers tours de la course.

C'est le duel Barbera-Aoyama qui retient toute l'attention dans ce dernier tour. Reléguée dans la ligne droite la Honda pilotée par Aoyama est beaucoup plus à l'aise dans le sinueux.

Au prix d'un super freinage à quelques encablures de l'arrivée Aoyama subtilise la seconde place à un Barbera qui aurait pourtant du la conserver au vu de son avance initiale. Comme quoi rien n'est jamais gagné ni perdu dans un GP!

Pas grand monde n'aurait parié sur le retour d'Aoyama, et pourtant le coureur japonais, et sa Honda, ont été l'attraction de cette fin de course 250.

Avec cette seconde victoire Bautista compte désormais 108 points devant Aoyama 96, Barbera 75, Pasini 64 et Simoncelli 61.

Mike Di Meglio termine 14ème

Du coup Iannone, après ses deux victoires au Qatar et au Japon en a profité en a profité pour recoller au classement à seulement 11 points de Smith et 12.5 de Simon qui reprend, maigre consolation la tête du général devant l'anglais peu à son aise en Catalogne.

Julian Simon est en pole mais l'ogre Folger arrive à grands pas. Avec la bénédiction d'Aprilia Jonas Folger se retrouve lui aussi en 1ère ligne pour la 1ère fois depuis le début de la saison. Espargaro est second et Krummenacher 4.

Mais la seconde ligne a tout aussi belle figure puisqu'on y retrouve Gadea, Terol, Smith et Iannone : excusez du peu!

C'est Pol Espargaro qui réussit le hole shot de peu devant Folger. Terol suit en 3ème position en compagnie de Gadea, Webb, Simon, Iannone, Olive et Smith.

Après une petite "Bautista" (se rabattre de l'extérieur sur le pilote à l'intérieur...) Julian Simon souffle la 1ère place à Iannone. L'italien reprend un instant plus tard le leadership avant de le recéder à l'espagnol : bref on ne vous fait pas un dessin c'est chaud en tête de la course.

Alors que les généreux dégagements du circuits permettent à Folger de s'en tirer à bon compte sur une sortie de courbe un tantinet trop large, Simon continue de mener la danse... avec, semble-t-il la bénédiction de Iannone.

Impossible de faire le compte et les décomptes des dépassements entre Simon et Iannone. Les deux pilotes sont, pour le moment, au-dessus du lot.

Au même moment le pauvre Espargaro nous offre le spectacle de son désespoir, la tête dans sa bulle et la moto à l'arrêt dans les graviers : l'espagnol est victime d'un incident mécanique et contraint à l'abandon.

La course s'est décantée et deux groupes de pilotes se sont formés. Le duo de tête tout d'abord, constitué de Iannone et Simon (ou l'inverse) suivi à un peu plus d'une seconde par un groupe de 4 poursuivants composé de Gadea, Terol, Marquez et Folger.

C'est la cata chez Derbi, puisqu'après l'abandon prématuré de Pol Espargaro, Evan Vasquez rentre à son tour au stand, victime lui aussi de sa mécanique...

Si l'avance du duo Simon-Iannone est réelle et bien visible elle n'est pas encore suffisante pour garantir la victoire aux deux pilotes.

Gadea notamment, qui semble être le plus rapide du groupe des quatre, n'a pas dit son dernier mot!

Al'instant on louait encore la détermination de Marquez. Mais l'espagnol vient d'obérer fortement ses chances de finir sur le podium.

Ratant un freinage le pilote KTM est allé faire un tour dans les dégagement, perdant du même coup le contact avec le groupe des poursuivants qui se retrouve à 3 avec Terol, Gadea et Folger.

Rien n'est joué en tête de course. Simon et Iannone se marquent toujours à la culote sans qu'aucun des deux pilotes ne parvienne à prendre l'avantage sur l'autre.

Pendant ce temps Simone a rétrogradé en 5ème position et doit se battre comme un fou dans le dernier tour pour essayer, au moins, de monter sur le podium.

Malheureusement il échouera sur la ligne, battu d'un cheveu par Terol et Gadea. Marquez est 5 et Folger 6.