En Superbike les nouvelles subtilités du règlement vont peut-être jouer les arbitres selon la tournure que prendront (avec un peu de malchance) les évènement.
Mais au-delà de cette réserve liminaire la saison s'annonce belle et relativement ouverte même si la réussite d'un Carlos Checa (sur sa lancée de 2011) peut tout aussi bien rapidement tuer le suspense.
Cependant il sera intéressant de suivre les sorties de l'infirmerie d'Eugène Laverty (blessé), de John Hopkins (blessé et forfait) ou encore de Leon Haslam (blessé et peut-être forfait).
Tout cela pour dire que les essais de Philip Island ont d'emblée mis sur la touche quelques pointures de la compétition.
Plein d'autres questions se posent : Biaggi fait-il l'année de trop, Sylvain Guintoli va-il enfin jouer le podium régulièrement, les BMW sauront-elle ne pas détruire prématurément leurs pneus?
Carlos Checa pourrait bien se succéder à lui-même
En Supersport l'équation est nettement plus simple et devrait tourner autour du talent de Kenan Sofuoglu.
Le turc dans les mêmes dispositions que celles de son titre en 2010 et débarassé de son poison Laverty parait intouchable même pour Fabien Foret.
Si ce n'est pas le cas alors une lapalissade nous fait dire que le championnat sera plus ouvert.
Fabien Foret et Jules Cluzel ont une belle carte à jouer pour monter plusieurs fois sur le podium alors que Romain Lanusse devra se faire pardonner sa soudaine chute de régime en 2011 alors que le titre 600 Superstock lui tendait les bras.
Justement nous aurons à l'œil deux des pilotes les plus en vue de cette catégorie l'an dernier : l'australien Jed Metcher et surtout celui qui pourrait constituer la révélation de cette année de Supersport l'américain Joshua Day qui nous avait fait forte impression l'an dernier en 600 STK.
Kenan Sofuoglu l'épouvantail de la catégorie Supersport
Avant la grande lessive de 2013 : harmonisation avec le Moto GP et son CRT le Mondial Superbike aborde une année de compétition particulière.
Avec des règlements taillés sur mesure pour assurer la meilleure équité possible.
C'est ainsi que les twins qui accusent déjà un handicap de 6kg (171kg contre 165 à la concurrence des 4 cylindres) vont devoir se «tenir à carreau.
Et si jamais les Ducati venaient à faire des étincelles c'est un surpoids de 3kg qui viendra se rajouter pour brider les performances de Carlos Checa et consorts...
Les pilotes ne disposeront plus que d'une seule moto en ordre de marche.
Une seconde en pièce détachée pourra éventuellement faire office de légo grandeur nature pour «mécanos se tournant les pouces».
On imagine d'ici les warm up du matin de la course.
Malheur à celui qui va au tapis et casse le matériel.
Tout le monde va rouler peu ou prou sur des œufs à moins de donner des sueurs froides à toute son équipe technique!
Avec huit moteurs par saison les violents auront intérêt à gérer leurs ardeurs et quid des chutes qui vont détruire toute cette mécanique?
Avec 2 courses par épreuve la casse risque de coûter cher...
Les essais ne dureront plus que 45 mn au lieu d'une heure précédemment. Bon soit!
Leon Camier
Enfin la pluie arrêtera les courses définitivement.
Adieu les changements de moto. Voilà qui va sérieusement compliquer la tâche des prévisionistes de tous poils en cas de temps incertain et changeant (comme par exemple à... Philip Island, même si en cette saison c'est plus stable que pour le Moto GP) : les paris seront ouverts!
En un mot comme en cent BMW aura-t-il enfin trouvé la solution magique pour que la surpuissante S 1000 RR ne détruise pas ses gommes en quelques tours et ne finisse ses courses plus ou moins «à l'agonie», rien n'est moins sur?
Marco Melandri
Marco Melandri 6ème chrono des essais combinés est plutôt circonspect sur les capacités du «monstre bavarois».
La S 1000 RR ne semble pas particulièrement convenir à son style de pilotage de l'italien : à suivre.
Marco Melandri
Quant à Leon Haslam, seulement 10ème chrono il s'est cassé le tibia.
Et de ce fait il n'est pas du tout certain qu'il puisse participer à la 1ère course de la saison.
Leon Haslam
Enfin au niveau de l'encadrement beaucoup de choses ont changé là aussi chez les allemands.
On peut se montrer légitimement dubitatif quant aux chances réelles de BMW de jouer les premiers rôles même pour une victoire de manche.
Leon Haslam
Pour notre part nous sommes beaucoup plus confiants dans l'expérience très pratique que la branche italienne de BMW a su développer.
Ayrton Badovini
Avec Ayrton Badovini qui a souvent fait jeu égal voire mieux avec les officielles en 2011 et un Michele Fabrizio capable du meilleur et assoiffé de revanche on peut dire que ce Team BMW Italia fait figure d'épouvantail.
Ayrton Badovini
N'ayant rien à perdre et tout à gagner ces deux jeunes pilotes italien pourraient bien donner du fil à retordre aux titulaires de l'écurie d'usine.
Michele Fabrizio
Car parfois les solutions ingénieuses des petites structures de terrain font des merveilles que ne peuvent accomplir les cohortes d'ingénieurs (ou autres) les yeux rivés sur les chiffres, les graphiques et leurs ordinateurs... et c'est tant mieux!
Difficile d'estimer ce que seront les résultats de la paire Rea-Aoyama.
Le premier porte le poids de plusieurs saisons en demie teinte sur les épaules
Johnny Rea
Le second porte celui de la «rétrogradation» du Moto GP à un age où on espère plutôt accomplir le chemin inverse.
Pas sur que cette double mayonnaise soit la bonne.
Aoyama
Johnny Rea est pétri d'un incontestable talent mais d'une certaine difficulté à l'exercer pleinement.
Celui qui apparaissait il y a quelques année comme le futur grand espoir de la vitesse anglaise et auquel on prédisait même un avenir rapide en Moto GP, est quelque peu descendu de son piedestal depuis.
Johnny Rea
De là à dire que Rea est «fini» ou un peu «cramé» il y a un pas que nous ne franchirons pas car un pilote dans une bonne passe peut toujours rebondir jusqu'au plus haut : cependant le doute est permis et même un doublé le Rea à Philip Island ne suffirait pas à nous rassurer.
Johnny Rea
Les chronos d'Aoyama n'ont pas été flambants lors des tests et le japonais a du pain sur la planche pour convaincre.
Pour notre part nous demeurons persuadés que sa place et son pilotage en font un parfait pilote de Moto 2 (voire de Supersport) mais nous doutons fortement que son avenir se situe en Mondial Superbike : à lui de nous faire mentir.
Cette équipe de feu est composée de l'impétueux voire légèrement caractériel Max Biaggi acoquiné au non moins fougueux irlandais Eugene Laverty.
Max Biaggi et Eugene Laverty
Si tout commence bien pour Biaggi alors tout ira bien.
Mais cela on ne le saura qu'au bout de quelques courses seulement.
Max Biaggi
Si ce n'est pas le cas on peut craindre que le pirate, qui n'est pas le plus opiniâtre des hommes en cette fin de carrière, n'abdique rapidement ses ambitions pour penser plus intensément à une retraite en famille.
Biaggi aura d'autant plus la pression qu'Eugène Laverty n'est ni du genre à se laisser impressionner par la concurrence qu'elle vienne de l'intérieur de son Team ou de l'ensemble du plateau.
Max Biaggi
Sur le papier le package Laverty/Aprilia est très séduisant et prometteur.
Cependant l'irlandais est à l'infirmerie lui aussi comme Haslam. Moins gravement touché il s'est tout de même fracturé le 3ème métacarpe de la main gauche : pas le pied pour débuter un championnat dans les meilleures conditions.
Francis Batta ayant décidé de jeter l'éponge le Team Suzuki est tout droit issu du BSB avec Paul Dening comme Team Manager tout «auréolé» de sa non réussite en Moto GP.
la main de John Hopkins
Un début de saison qui débute bien mal pour le Team puisque John Hopkins un peu au dessus de ses pompes s'est encore blessé à la même main dont il avait du se faire amputer 2 phalanges.
Josh Brookes
L'américain qui sera remplacé par Josh Brookes a-t-il encore le niveau, au moins mental pour ne pas (sur) piloter à ce niveau?
John Hopkins
Leon Camier est un pur produit de l'école anglaise et à ce titre porteur et ambassadeur du meilleur Superbike national du monde le BSB.
Le fardeau risque d'être lourd à porter pour celui qui n'a jamais réellement convaincu chez Aprilia.
On prend les mêmes et on recommence chez Kawasaki avec la paire Tom Sykes et Joan Lascorz.
Pour ces deux pilotes c'est l'année ou jamais!
Joan Lascorz.
A force de flirter avec les (espoirs de) victoires Tom Sykes a fini par en remporter une en 2011.
Mais acquise dans des conditions tellement peu probantes et sous le déluge du Nurburgring que l'anglais se doit de réussir beaucoup mieux cette année : la pression sera donc au rendez-vous pour l'anglais des verts.
Tom Sykes
La tâche ne sera pas non plus de tout repos pour Joan Lascorz qui a raté son passage du Supersport (une année trop tôt?) au Superbike au contraire de Laverty par exemple.
Joan Lascorz.
L'espagnol aura tout intérêt à se montrer aussi sauvage que les animaux qu'il affectionne pour enfin confirmer les espoirs suscités par sa belle saison de Supersport 2010.
Voilà le «Team France» composé de Sylvain Guintoli et de Maxime Berger plus Jakub Smrz.
Un ménage à trois au sein duquel il sera primordial de s'affirmer comme leader.
Sylvain Guintoli
Les éclats de Smrz alliés à la fibre nationale du Team ne vont pas rendre la tâche facile à nos deux français.
Sylvain a pour lui d'avoir largement dominé Smrz l'an dernier sur la totalité de la saison, mais sans avoir remporté la moindre course.
Une rivalité qui va sans doute peser une fois encore sur Guintoli et peut-être le détourner d'ambitions plus légitimes.
Jakub Smrz
Un duel dont peut profiter Maxime Berger qui a réussit une bonne saison 2011.
Qui va disposer d'un package supérieur à celui de l'an dernier.
Et qui va sans doute rouler avec moins de pression sur les épaules que ses illustres partenaires : une bonne chance à saisir donc pour parfaire et accroître son expérience dans la catégorie.
La catégorie promet une belle foire d'empoigne entre un paquet de bons pilote au premier rang desquels Kenan Sofuoglu.
Mais on peut mentionner également Parkes, Foret, Lowes, Cluzel, Roccoli, Tamburini.
Kenan Sofuoglu
A surveiller également les deux hommes forts issus du 600 Superstock Metcher et surtout le surdoué Joshua Day sans oublier Romain Lanusse.
Romain Lanusse
Plusieurs scénarios peuvent se faire jour.
Si Sofuoglu qui revient pour la seconde fois à ses premières amours après des passages décevants en Superbike et en Moto 2 possède toujours le même niveau qu'en 2010, le turc sera très dur à prendre
Kenan Sofuoglu
Débarrassé de sa bête noire, et seul opposant à l'époque, Eugène Laverty on ne voit guère qu'un Fabien d'une grande constance pour venir taquiner Sofu.
Fabien Foret
Mais si la mécanique du turc est moins bien huilé qu'il y a deux ans alors le championnat peut s'avérer extrêmement ouvert et passionnant.
Kenan Sofuoglu
Jules Cluzel peut parfaitement y faire des coups d'éclat. Sauvé in extremis grâce à un travail en profondeur de son agent Eric Mahé Jules se doit de saisir cette chance inespérée qui s'offre à lui dans un Team de pointe.
Jules Cluzel
Fabien Foret de retour à ses premières amours sur Kawasaki peut également flamber voire jouer le titre mais à deux conditions : que sa machine soit à la hauteur de celles de ses principaux rivaux et que la régularité soit au rendez-vous.
Ce qui fait tout de même pas mal de «si».
Broc Parkes et son mental friable aura des erreurs à se faire pardonner.
Quant à Sam Lowes «rétrogradé» de PTR à Bogdanka PTR c'est l'année ou jamais pour confirmer les espoirs que Simon Buckmaster avait placé en lui.