ACCESSOIRE – Michelin, Power RS, le test Mototribu sur le circuit de Losail au Qatar par Thomas Liautard


 
A l’occasion du lancement du Michelin Power RS, le nouveau pneu sport route du manufacturier Clermontois, Mototribu a été invité à des tests en conditions extrêmes sur le circuit de Doha au Qatar.

Trois jours après être rentré de la première course MotoGP de l’année au Qatar, je retourne donc à Doha, non pas pour prendre des photos, mais bien pour rouler sur le circuit de Losail et tester le nouveau Michelin Power RS pour Mototribu.com
 

 
Jeudi 30 Mars, arrivé à l’aéroport, je rencontre les différents journalistes Français participants à l’événement, tous acteurs du web officiants dans des blogs, forums et sites web…

L’équipe Michelin qui s’occupera de nous pendant le séjour est également là et nous accueille.

Les discussions commencent et c’est déjà l’heure d’embarquer.

Après 7 heures de vol, nous arrivons à l’aéroport international Hamad de Doha. Une hôtesse avec un panneau Michelin nous dirige vers la douane.

Une longue file d’attente se présente à nous… mais l’hôtesse contourne la file et prend la direction d’un espace VIP qui permet d’accomplir les formalités douanières très rapidement tout en se restaurant d’un petit four et d’un jus d’orange.

Michelin a vraiment mis les petits plats dans les grands.

Nous récupérons nos bagages et prenons un bus direction l’hôtel. Il est déjà 01H30, il est temps d’aller prendre des forces pour le lendemain.

Vendredi midi, avant de se diriger vers le circuit, Michelin organise un barbecue au bord de la piscine de l’hôtel.

C’est l’occasion de rencontrer l’ensemble des conviés à cette journée. Toutes les nationalités européennes sont présentes.

Comme pour le groupe Français, ce sont tous des représentants du web.

Au total, nous serons 40 participants à cette journée de test.
 

 
15 Heures, nous prenons tous le bus direction le circuit de Losail, là même où il y a moins d’une semaine, les meilleures pilotes du monde s’affrontaient.

Arrivé sur le circuit, le bus pénètre dans le paddock qui a conservé l’ensemble des affiches et décorations du MotoGP.

Mais au lieu de continuer son chemin le long des stands, le chauffeur tourne à gauche et s’engage sur la pitlane, provoquant une vive réaction à l’intérieur du bus.

Au loin, au milieu de la pitlane, toute l’équipe Michelin nous attend juste derrière une enfilade d’hypersports alignées comme à la parade.
 

 
43 motos seront disponibles pendant cet évènement. Yamaha R1, R1M, BMW S1000RR, Kawasaki ZX10R, Ducati Panigale 1299 et CBR 1000RR SP1.
 

 
Nous déposons nos affaires dans le stand de Rossi et Viñalès.

Puis nous nous dirigeons dans le stand d’à côté pour une présentation du Power RS, la nouvelle gamme de pneus route destinés à un usage sportif.
 

 
D’emblée Michelin promet des progrès spectaculaires en terme de grip, maniabilité, stabilité et insiste sur le fait qu’il y aura un avant et un après Michelin Power RS.

Les équipes recherche/développement et industrialisation de Michelin ont travaillé pendant plus de deux ans pour concevoir cette nouvelle gamme et sont fières de leur dernier né.
 

 
Au programme une nouvelle technologie appelée ACT+ permettant à la rigidité du pneu de s’adapter aux conditions de roulage.

Une seule nappe carcasse avec un angle variable proche de 90° dans la zone sommet, réduit la rigidité et assure la stabilité en ligne droite à vitesse maximale.

A l’inverse, le retournement haut et le croisement de la nappe dans les flancs jusqu’à l’épaule, offre plus de rigidité pour apporter la stabilité nécessaire en courbe.
 

 
La technologie bi-gomme est toujours présente, 2CT pour l’avant et 2CT+ pour l’arrière. Avec comme particularité pour le 2CT+, le fait que la gomme dure passe en dessous de la gomme tendre de l’épaule, ce qui apporte plus de rigidité et plus de stabilité sur l’angle, en particulier lors de fortes accélérations.

La gomme centrale est optimisée pour un meilleur grip sur le mouillé et une meilleure résistance à l’usure (100% silice) tandis que la gomme latérale est dédiée aux performances dans des conditions sèches (100% noir de carbone).
 

 
Un travail spécifique a également été mené sur le profil intérieur du pneu avant offrant plus de précision dans les changements d’angle, en freinage sur l’angle, et en sortie de virage.

Passé la présentation, le déroulement de la journée nous est expliqué. La pression monte…
3 ateliers techniques sont au programme :

• Premier atelier, un essai des Michelin Power RS sur des petites cylindrées, KTM 390R et Yamaha sur un mini circuit de Losail reproduit dans les parkings du circuit
• Le deuxième atelier est un comparatif entre l’ancienne génération Michelin Power 3 et les Power RS.
• Le troisième atelier est tout simplement un roulage libre de deux séances de 20 minutes sur le circuit de Losail, le tout de nuit.
Fin de la présentation, des groupes de nationalités sont constitués et c’est l’heure de se diriger vers le premier atelier.
 

 
Nous enfilons les combinaisons et prenons le bus jusqu’au parking. Nous commençons d’abord par une présentation spécifique aux petites cylindrées et notamment l’importance accordée à ce secteur de marché avec l’essor grandissant des pays émergeants ainsi qu’une clientèle féminine croissante.

Avec 13 dimensions (quatre pour l’avant et neuf pour l’arrière), le Power RS équipe une très large gamme de motos, de la petite 300 cm3 aux Supersport, en passant par les roadsters de moyennes cylindrées.
 

 
Après la présentation, place à l’action. Direction le mini circuit de Losail. L’objectif de cet atelier est de tester la maniabilité du Power RS sur des petites cylindrées.

J’opte pour une KTM 390 RC.

Un premier tour pour se mettre en condition, un deuxième plus rapide et un troisième pour attaquer.

Malgré le sable du désert présent sur la piste, le genou se pose rapidement et les petits virages s’enchaînent facilement.

La mise sur l’angle est progressive et l’avant inspire confiance.

Le grip et la maniabilité sont au rendez-vous !
 

 
A la fin des 3 tours je prends l’échappatoire direction la zone de freinage d’urgence sur le mouillé.

Je me cale à 60 KM/H et je plante les freins au panneau indiquant le point de freinage.
 

 
L’ABS ne se déclenche pas et l’avant reste bien stable.

Après ce premier atelier, retour au stand et place au second atelier sur le circuit de Losail.
 

 
Au programme, 3 tours du circuit avec des Power 3, puis 3 tours avec des Power RS.

Permettant ainsi de mettre en exergue la différence entre ces deux générations de pneu.

J’enfourche une S100RR et c’est parti pour la découverte du circuit, avec comme ouvreur Guillaume Dietrich.
 

 
Le premier tour se fait à allure réduite, le temps de mettre les pneus en température et découvrir le tracé.

Le circuit est impressionnant, ultra rapide.

Les courbes rapides sur l’angle s’enchaînent à une allure folle et la ligne droite vous propulse à plus de 300 KM/H.

Dans le dernier tour rapide le Power 3 commence à montrer ses limites en procurant un louvoiement du train arrière dans le grand gauche où l’on monte 3 rapports sur l’angle.

Retour au stand après les 3 tours et c’est en entrant sur la pitlane que je me fais la réflexion que je n’ai pas du tout été gêné par le fait que l’on roule en pleine nuit sous d’énormes projecteurs.

La qualité de l’éclairage est bluffante, on se croirait vraiment en plein jour.

J’enfourche de nouveau une S100RR mais cette fois-ci équipée de Power RS.

La moto est réglée de la même façon que la précédente au niveau suspension, traction control etc…

La comparaison va pouvoir commencer.

Dès le premier virage on sent tout de suite que le pneu est plus stable et ne donne pas l’impression que la moto tombe dans le virage mais offre au contraire une impression de progressivité sans pour autant influencer la maniabilité qui est excellente.

La remontée d’information du train avant est tout aussi bonne, même dans la partie un peu plus sale de la piste qui est recouverte de sable du désert.
 

 
2ème tour, j’arrive dans le grand gauche où la moto louvoyait équipée de Pilot Power 3, le phénomène est toujours présent mais est nettement moindre avec les Power RS.

Je prends de plus en plus de plaisir et la vitesse s’accélère, les premières petites glisses de l’arrière apparaissent, mais elles semblent vraiment naturelles et faciles à gérer.

Après seulement 3 tours on peut vraiment se rendre compte qu’il y a vraiment un gros gap entre les Power 3 et les Power RS.

Il est déjà l’heure d’aller diner, avant de terminer la journée par les deux sessions de roulage libre de 20 minutes.

Je me dépêche de manger pour aller rapidement choisir la moto avec laquelle je ferai la première série.

La Yamaha R1M me fait de l’œil et je pose tout de suite mes affaires dessus pour la réserver.

Les feux passent au vert et William Costes nous fais signe de sortir de la pitlane.
 

 
Contrairement à la S1000RR j’ai l’impression que la R1M est un vrai vélo, un modèle réduit de moto tellement elle est compacte.

Les accélérations sont plus franches et le freinage plus agressif.

Tout comme avec la S1000RR la moto glisse légèrement de l’arrière mais sans jamais me faire peur.

Par contre dans le grand gauche la R1M ne bouge pas du tout et reste sur sa trajectoire sans broncher.

On en viendrait presque à oublier que la moto est équipée de pneus de route et non de piste.
 

 
Les 20 minutes sont déjà terminées, petite pause pour s’hydrater et c’est reparti pour la dernière session de la journée mais cette fois-ci en Kawasaki ZX10R.

Malgré le changement de moto, le feeling des Power RS est toujours le même, mis à part quelques petites glisses, je n’aurai jamais mis en défaut les pneus.

Après cette folle journée, c’est l’heure de faire le bilan.

Les promesses faites par Michelin concernant leur nouveau-né étaient-elles exactes ?

Pour ma part la réponse est oui.

En condition extrêmes, circuit ultra rapide, chaleur, piste sale (sable) et sur le sec, les Power RS m’ont vraiment impressionné par leur stabilité, la sensation de maniabilité et surtout le grip qu’ils procurent.

Toutefois une interrogation subsiste au niveau du feeling sur piste mouillée.

Le freinage d’urgence sur le mouillé n’aura pas suffi à se faire une idée du comportement que l’on pourra retrouver sous la pluie.

Affaire à suivre….
 

textes Thomas Liautard
photos Thomas Liautard et Michelin