ENDURANCE – une belle fin de saison pour le Team Falcon racontée par Patrice Altazin

Le Team Falcon a réalisé une excellente fin de saison qui l’a conduit jusqu’au pied du podium de la catégorie Superstock à l’issue de la dernière épreuve de Most en République Tchèque, un final qui avait début par un top 5 lors du Bol d’Or sur le circuit Paul Ricard que Patrice Altazin vous raconte ci-dessous dans le détail…
Les résultats et les classements
 

 
 
Une semaine au Bol au sein d’un jeune team.

Le lundi 13 septembre, le cœur de l’équipe du Falcon Racing est à l’œuvre sur ce circuit Paul Ricard pour installer le box et l’hospitality. Le soir, lors du repas, une forme de dualité est ressentie : une vision d’efficacité dans les actions face à une insouciance débonnaire de cette bande de jeunes … qui gravite autour de quelques plus anciens.

Ce sentiment diffus laisse perplexe, mais cela est peut-être le fruit de l’histoire de ce team basé à Château-Thierry (02) qui fêtera ses 10 ans l’année prochaine mais qui ne goûte à l’endurance que depuis 2016.
 

 
Néanmoins, dès le lendemain, les doutes sont levés lors des premiers essais libres.
Les mécanos sont affairés, les pilotes attentifs et les responsables des pneumatiques ont la lourde charge d’évaluer les nouvelles montes fournies par Michelin.

Ce sont d’ailleurs ces nouvelles gommes qui accaparent les esprits et qui représentent l’objectif majeur de ces essais. Il faut tester, enregistrer les ressentis des pilotes, pratiquer de nouveau réglages tout en profitant des informations et conseils fournis par les techniciens de Bibendum.

Une démarche itérative pratiquée avec sérieux et attention !
 

 
Le mercredi est consacré aux contrôles administratifs et techniques.

Là encore, le sérieux de cette équipe composée essentiellement de jeunes, apparemment délurés, est salué par un parcours sans fautes qui libère rapidement tous ces bénévoles de la pression.
 

 
L’après-midi est mise à profit dans la détente d’un barbecue dans un lieu de rêve, au-dessus de la méditerranée, malheureusement dans la brume et sous un ciel bien gris.

Mais peu importe, la joyeuse ambiance refait surface, autour de la piscine, du baby-foot ou tout simplement d’échanges de blagues.
 

 
Les premiers essais qualificatifs interviennent jeudi après-midi dans des conditions difficiles avec d’importants orages. A ce stade 3 pilotes sont qualifiés sur les 4.

Le soir, les essais de nuit sont mis à profit pour parfaire les points de repères des jeunes pilotes qui découvrent autant ce tracé que la course de nuit. L’équipe technique n’est pas non plus en vacances et continue ses entrainements pour toujours s’améliorer.
 

 
Ce vendredi, après le marasme météorologique de la veille, il faut absolument se qualifier. Les séries débutent par les 41 pilotes au brassard bleu et c’est donc au « doyen » (26 ans) David Chevalier de lancer le bal. En 1.59.22, il termine 32ème scratch (15ème SST).
 

 
Puis Théo Eisen avec son brassard jaune réalise le 22ème temps scratch (9ème SST) en 1.57.34.
 

 
Enfin, le plus jeune de ces 41 pilotes, Loïc Millet (19 ans – brassard rouge) assure la 27ème place scratch (13ème SST) avec un temps de 1.58.62.
 

 
A midi, ces trois pilotes sont donc qualifiés avec une superbe cohérence de niveau.
Mais n’oublions pas le pilote au brassard vert, le remplaçant, Hugo Robert qui signe le 8ème temps de sa série (sur 23) en 1.58.14. Il peut donc intégrer un autre team qui aurait besoin d’un nouveau pilote …
 

 
Si les pilotes peuvent se détendre, l’équipe technique n’est pas au repos.

Ils continuent de peaufiner la machine et d’améliorer leurs actions en cherchant à optimiser leurs gestes.

Ce n’est pas non plus le grand repos au niveau de l’hospitality.

Les deux jeunes préposés ne se contentent pas de préparer de simples repas, mais s’ingénient à réserver de bonnes surprises comme ces pancakes tout chaud au petit-déjeuner, ces crêpes pour un goûter, ces biscuits ou barres céréales maison. Un régal bien agréable !
 

 
En fin de journée, c’est 1h30 de chahut pendant la visite de la voie des stands où nos jeunes prennent plaisir à signer leurs posters et converser avec le public.

Ensuite, la piste est dévolue à la première manche du 18ème Bol d’Or Classic.
 

 
Samedi midi, après le warm-up, dernier repas en commun et la tension monte. Mika (Mickaël Le Dévéhat) le team-manager fait ses dernières recommandations complétées par Titus qui enfonce le clou face aux pilotes : « Ne surtout pas s’enflammer, attendre 1 ou 2 virages, voire un tour pour dépasser dans de bonnes conditions. La course débutera réellement vers 22h00/23h00 … si l’on est encore en piste ! ».

Titus est un partenaire de poids, concessionnaire Yamaha de Pontarlier (Moto Performance), il apporte aussi son expertise de la compétition et il est aussi, accessoirement, le papa du jeune pilote rouge, Loïc Millet !
 

 
A 15h00, la Yamaha R1 #121 du Falcon Racing prend le départ de la 28ème place sous la férule de Théo.
 

 
Les relais se suivent avec une précision surprenante.

A chaque arrêt, les mécanos nous offrent un balai millimétré, d’une efficacité redoutable … d’ailleurs salué par le meilleur temps des relais SST.

(Habitués ? Pour sa première participation aux 24h00 du Mans en 2016, le prix ESCRA – meilleure assistance technique – est décerné à cette équipe).

De leur côté, les pilotes engrangent les tours sans aucune déconvenue et avec une magnifique régularité.
 

 
Après 12h00 de course, la moto du Falcon Racing entre dans le top 10 scratch, notamment après les abandons de 14 machines dont nombre de tops teams (Kawasaki, Honda, BMW, Ducati, …).
 

 
Sous la pluie diluvienne, Théo ne faiblit pas et se permet de signer le second meilleur temps de cette période critique.

Mais à l’arrivée, il a pris froid et est tellement malade qu’il doit rejoindre le centre médical.
 

 
Ses deux compères, Loïc et David doivent donc doubler leurs relais pendant que Théo tente de récupérer.
 

 
Des guerriers qui continuent à assurer tel ce tout jeune Loïc à la mine défaite, évoquant ses douleurs, mais qui reprend son rythme infernal dès sa montée en selle.
 

 
Les résultats sont là et après 16h00 de course, la #121 est 8ème scratch et 6ème SST !

Bénéficiant d’un peu de repos, Théo peut reprendre sa place et ainsi soulager ses potes.

Au cours de ces dernières heures, la tension monte inexorablement.

Il faut que la machine tienne, il faut que les pilotes maintiennent leur rythme, il faut que l’équipe technique reste alerte et réactive en cas de besoin.

Mika est partagé entre l’euphorie de ce scénario a priori incroyable, et l’appréhension des risques d’incidents engendrés par la fatigue du matériel et des hommes.
 

 
Des sourires encore crispés apparaissent puis vient enfin le dernier tour, celui de la délivrance, David passant le drapeau à damier en 8ème position et 5ème de sa catégorie !

La liesse est immense, les yeux sont embués. Chaque composante de cette équipe exulte dans cette joie et cette fierté partagées … avant de commencer à tout démonter et ranger …
 

 
Certains esprits chagrins pourront prétendre que cette place d’honneur est due aux multiples abandons (21 sur 41 partants !), ce qui n’est pas fondamentalement faux.

Mais ce qui est foncièrement juste aussi, c’est que ce résultat est obtenu par une équipe homogène, soudée, sachant chahuter pour se détendre tout en étant efficiente dans les missions que chacun assume avec rigueur.

En conclusion, le Falcon Racing et sa joyeuse et efficace bande de jeunes peut s’emparer de l’adage exprimé par Pierre Corneille : « La valeur n’attend point le nombre des années »
 
Most
 
Confirmation est d’ailleurs offerte ce 9 octobre après la dernière épreuve du championnat à Most en République Tchèque : 12ème au général et 6ème de sa catégorie SST !
 
Most
 
La moto #121 du Falcon Racing termine donc au pied du podium : 4ème du Championnat du Monde SST et pour conforter cette place de choix, 1ère Yamaha !
 
Most
 
Compliments à eux, et belles perspectives pour 2021 !
 
Most