MOTO GP – la chronique d’Estoril, jeudi

Me voilà au coeur de Lisbonne ce soir…

Après quelques mésaventures qui ne s’inventent pas.

Pourtant tout avait bien commencé puisqu’un pote motard m’avait accompagné à l’aéroport.

Mais les «essenceurs» tricolores étaient en grève. Pas de conclusion hâtives ils avaient peut-être de bonnes raisons!

Toujours est-il que le commandant de bord, au lieu d’aller au Carrouf du coin comme tout un chacun, a préféré atterrir à Barcelone. En juin ça m’aurait peut-être arrangé mais là pas vraiment.

Remarquez entre 1 plombe de retard et voler sans kérosène je n’hésite pas une seconde.

Résultat le centre de presse était fermé, et pour retirer l’accréditation faudra repasser malgré la gentillesse et la serviabilité du personnel administratif du circuit.

Heureusement que le destin a mis en travers de mon chemin Paulo le taxi.

Dès l’aéroport j’ai compris qu’on allait s’entendre lui et moi. Déjà entre son anglais et le mien et ensuite sur les prix.

En effet cette année j’ai opté pour le centre ville … de Lisbonne. Je sais c’est loin du circuit mais j’avais envie de m’imprégner de la ville.

J’avais trouvé une petite pension à 21€ TV et wifi compris, me restait plus qu’à dénicher le chauffeur qui allait bien. Je comptais sur le patron de l’hôtel (un français) mais finalement le destin y a pourvu tout seul.

Paulo et moi on a vite fait de s’entendre sur les prix pour les 4 jours d’allées et venues. Un coup dans son taxi dont il est le «boss» et un coup dans sa Mercédès perso (plus de 900 000 bornes au compteur je fais pâle figure avec mes 500 000).

On arrive dans le quartier de ma pension que Paulo me dépeint comme le vrai coupe gorge. Rempli de prostituées la nuit et d’une faune absolument pas fréquentable…

A tel point qu’il me met le doute. Voilà donc pourquoi ce n’était pas cher alors!

C’est vrai qu’en voyant l’immeuble où j’étais censé résider la 1ère impression c’est : désaffecté.

Mais finalement au dernier étage le moral remonte. C’est vieux mais propre, et le patron, indien d’origine, non seulement parle français… mais se montre d’une amabilité à toute épreuve.

Pour couronner cette belle journée ensoleillée Paulo le taxi ne veut pas que je le paye : véridique!!! (enfin pas de suite).

Il vient me récupérer demain à «l’aube» (enfin j’espère) pour être d’attaque au centre de presse à l’ouverture.

Plaisanterie mise à part c’est un poète et un sacré bosseur ce Paulo.

Capable de se faire 7000 km pour 4000€ (quand même) pour raccompagner des clients au Luxembourg bloqués au Portugal au moment de l’éruption du volcan islandais au nom imprononçable!

Mais tout aussi capable de me faire visiter Lisbonne au forfait sans compter son temps et en me décrivant les lieux et les bâtiments avec une préférence pour les histoires de filles…

Comme ces soi disant étudiantes de l’université qui vendraient leurs charmes pour payer leurs études…

«Mais c’est ce que les clients croient me dit-il! En réalité ce sont de vraies pro qui jouent sur la crédulité et les fantasmes des pigeons.»

Ceci dit la fréquence de la sonnerie de son portable et le retard de SMS qui s’accumulent me donnent à penser que le Paulo a une vie bien remplie en sus de sa femme et de ses enfants.

Sa parfaite connaissance des meilleurs motels à jacuzzi de Sintra finit de me conforter dans mon opinion et il ne faut pas beaucoup le pousser pour que «j’apprenne à tromper ma femme en portugais».

Demain il fête ses 43 ans… Va falloir que je trouve un cadeau approprié au loustic. Peut-être un poster dédicacé (au rouge à lèvres) d’umbrella girl?

Toujours est-il que ce soir alors que je m’apprêtais à diner dans mon quartier soit disant mal famé au milieu d’une ribambelle d’hétaïres… j’ai constaté de visu que les mises en garde de mon Paulo devaient dater d’une 15 aine d’années, lorsqu’encore célibataire, il aimait traîner dans les quartiers chauds de la capitale…

Pas la moindre demoiselle à l’horizon si ce n’est des filles dont la vertu ne pouvait pas être mise en doute et qui déambulaient sans la moindre crainte dans cet (ex) repaires de courtisanes.

Si j’osais un zeste de vulgarité  je dirais que de la morue il n’y en avait que dans mon assiette et qu’elle était délicieuse.

Le tout au pied de ma pension et pour un prix très modique avec en prime 2 TV qui retransmettaient chacune un match différent du championnat national de football.

Véridique, après m’avoir dit bonsoir, la 1ère chose que m’a demandé le patron qui m’a pris pour un portugais c’est  : Benfica ou Sporting?

Car Lisbonne compte 2 grands clubs qui se partagent les supporters et les tables des restos disposées devant l’une ou l’autre TV par la même occasion.

Ne me demandez pas les scores … je lisais le dernier Moto Magazine au grand désespoir du patron…

A demain pour de nouvelles aventures.