Moto2 – Johann Zarco, interview

Johann Zarco est le pilote le plus en forme de ce début de saison toutes conditions confondues : sec et mouillé l’occasion d’en savoir un peu plus sur son état d’esprit avant la fin des ultimes tests de Jerez et la plongée dans le grand bain de la compétition pour l’ouverture de la saison au Qatar le 29 mars.

Quel est le secret pour débuter la saison sur un rythme aussi rapide que celui de fin 2014?

Johann Zarco
Il n’y a pas de secret mais le fait d’avoir fait un peu de Dirt Track au mois de décembre (Superprestigio), cela a permis de garder un peu l’esprit de compétition, puis j’ai eu un entraînement physique un peu plus régulier par rapport aux années précédentes, et effectué des roulages de qualité au mois de janvier avec la Yamaha R6.

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Johann Zarco
Tout cela a fait que je n’ai pas trop perdu le rythme durant l’intersaison.

Les années précédentes, je pouvais aussi aller vite mais je manquais de constance et cela avait tendance à m’énerver, alors que là, avec Laurent, je vais toujours vite mais on travaille maintenant sur la constance, et si elle ne venait pas, j’essaierais de comprendre pourquoi au lieu de m’énerver.

La R6, l’expérience des années précédentes et la réflexion m’ont donc servi de leçons et m’ont permis de rouler dans le rythme que je voulais.

zarco_003_moto2_moto3_jerez_test_2Johann Zarco

Un très bon rythme mais aussi un changement de moto.
Ou est-ce que le duo Zarco-Kalex est plus fort qu’avant?

Johann Zarco
C’est une moto assez facile à manier et qui apporte beaucoup de feeling.

Or, dès que je peux avoir du feeling, je peux me décontracter et ça aide à aller vite.

Il y a également une sérénité d’équipe qui, je pense, est plus importante que la Kalex.

L’équipe sait quoi essayer et quand il faut le faire, sans jamais trop s’écarter, et si jamais elle s’écarte un petit peu, elle revient vite sur une meilleure base. A cela, il faut toujours rajouter l’œil de Laurent, en bord de piste, qui rapporte des informations à l’équipe et, en rapport avec mon style de pilotage, me reporte des éléments qui permettent de rouler très vite en Moto2.

Donc c’est un ensemble de choses et mieux que de parler d’un duo Zarco/Kalex, il faut parler d’un quatuor Kalex/Zarco/Ajo/Fellon pour évoquer l’équipe gagnante pour ces essais. »

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La mayonnaise prend donc bien, alors que, pourtant, le team Ajo manque d’expérience en Moto2.
Cela est dû à leur professionnalisme ?

Johann Zarco
Complètement. La catégorie Moto2 n’est en fait pas une catégorie spécifiquement très compliquée.

Tout le monde dispose grosso-modo du même matériel et une expérience de la compétition en général peut permettre de faire de bons résultats.

De plus, nous avons quand même Massimo Branchini qui a deux ou trois années d’expérience en Moto2 avec Ioda et qui donc connaît le sujet.

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Durant ces essais IRTA, non-obligatoires et non-contrôlés, on peut utiliser n’importe quel moteur.
Y a-t-il encore des teams qui montent des moteurs plus puissants que ceux de Moto2 ?

Johann Zarco
On sait qu’à une certaine époque, il y avait des moteurs plus puissants que d’autres, mais aujourd’hui on constate que tout le monde est assez proche, car il est ridicule, et cela ne sert à rien, de tricher avec soi-même.

Cela ne pourrait que désavantager ceux qui feraient cela pour le début de saison. Donc la plupart des équipes utilisent des anciens moteurs Geo Technology ou des préparations type Geo Techmology pour être le plus proche possible du moteur de compétition que nous aurons.

Techniquement, je ne sais pas exactement quel moteur j’ai, mais il n’est pas plus puissant.

De toute façon, on verra bien à Jerez 2 (ndlr : où les moteurs officiels seront distribués) si je progresse ou si je régresse (rires).

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Même question au sujet des pneus; avec quoi roulez-vous en ce moment ?

Johann Zarco
En fait, c’est comme en Grand Prix ; on a une allocation avec différentes qualités de gomme.

Le seul élément nouveau, c’est que l’on termine d’utiliser le stock de pneus fabriqués au Royaume-Uni et que l’on commence à se servir de ceux fabriqués en France.

Il n’y a d’ailleurs pas de grande différence et, à références égales, il faut vraiment être très fin pour sentir quelque chose.

Peut-être que le pneu français est un petit peu plus constant sur la distance.

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Comment expliques-tu la performance de Sam Lowes sur la SpeedUp ?

Johann Zarco
Je pense que c’est Sam Lowes qui fait la différence.

L’année dernière, pour sa première année de Moto2, sans pour autant toujours finir les courses, il faisait déjà des coups d’éclats, avait un bon rythme et parvenait parfois en seconde position.

Cela montre déjà une grande capacité du pilote.

Là, surtout à Jerez, il a affiché une bonne confiance et a roulé très vite dès qu’il sortait.

C’était impressionnant. Le bras oscillant en alu, en remplacement de celui en carbone, devrait aussi l’aider à être plus régulier sur chaque piste, mais là, c’était plus dû à un pilote en grande forme.
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A l’aube de cette nouvelle saison, qui sont des adversaires les plus dangereux ?

Johann Zarco
Le favori reste Rabat. Même s’il n’a pas été le premier lors de ces derniers essais, il reste très régulier et on connait sa façon de s’entraîner, donc il ne lâchera pas prise.

Après, il y en a beaucoup d’autres, à commencer par Sam Lowes qui a créé la surprise car c’est presque le seul qui n’a pas une Kalex.

Il y en a beaucoup d’autres et il faut donc se méfier de tout le monde, mais surtout, travailler du mieux possible pour être le mieux possible au moment voulu, et voir où ça nous mène.

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parution originale GP Inside