VOYAGE – aux portes du Tibet, un récit de Jacques Liautard, épisode 3, New Delhi

Jacques Liautard nous a confié son carnet de voyage en Inde aux portes du Tibet en moto, voici le récit et les photos de ce périple.
 

 
 
Samedi 15 septembre 2018 New Delhi – Beau temps chaud, 35°

Je me réveille vers 07h, il est trop tôt, je replonge jusqu’à ce que le réveil sonne à 09h45.

Je vais au restaurant prendre mon petit déjeuner comme hier.

J’ai repéré la table numéro 2 qui est libre et plus sympa que la 20 d’hier en plein milieu du passage.

Seul problème, comme je suis un peu à l’écart, il faut que je demande trois fois à avoir du thé car personne ne vient, je dois me débrouiller pour trouver une serviette et une fourchette.

J’en ai un peu marre pour le thé et le dis au serveur qui gère un peu l’ensemble, il s’excuse et m’explique que tout le monde arrive entre 09h30 et 10h30 donc c’est le coup de feu.

Demain matin, je dois être à 07h au restaurant, il n’y aura quasiment personne.

Retour à la chambre, passage sous la douche.

Le pommeau est fixé au mur donc impossible à bouger, il faut faire attention à ne pas se prendre le jet froid lors de la mise en route.

Je trouve des chaussons d’hôtel dans un panier sous le meuble sur lequel sont posées les valises.

J’en ai pris une paire d’un autre voyage car ils sont très légers et peu encombrants.
 

 
Vers 11h30, je quitte l’hôtel direction le quartier Karol Bagh situé au centre nord de new Delhi qui est le quartier des mécaniciens moto.

Le premier rickshaw n’arrive pas à lire l’adresse, demande à un passant indien et refuse de me prendre.

Je traverse l’avenue en faisant extrêmement attention car le piéton est une cible de choix.

De nombreux rickshaws sont stationnés en face de l’hôtel pour manger, se désaltérer ou se reposer.

Le deuxième rickshaw me demande 200 roupies, c’est ok pour moi.
 

 
Trois quarts d’heure plus tard, ayant bien respiré les fumées d’échappement de tous les véhicules, j’arrive à destination.

Le petit guide de vintage rides n’a pas menti.

Des motos partout, de toutes les couleurs, dans tous les sens, dans toutes les rues, qu’elles soient grandes ou petites.

Des magasins d’accessoire, des baluchons de câbles d’embrayage, de casques, de tout ce dont on a besoin pour les motos.
 

 
Comme ailleurs, la pauvreté est omniprésente.

Au lieu de jouer ou d’étudier, une petite fille trimballe un gros baluchon dans lequel elle entasse tous les sacs plastiques qu’elle trouve par terre.

Des personnes sont assises par terre et tendent la main à mon passage.
 

 
J’arpente les rues au hasard puis je reprends un rickshaw pour aller à Connaught Place.

70 roupies la course, celui-ci ne cherche pas à m’arnaquer.

Quelques centaines ou milliers de coups de klaxon plus tard, le rickshaw me dépose.

Le quartier est nettement plus chic que le Old Delhi et accueille de très nombreuses boutiques de luxe et internationales.
 

 
Je sens tout de suite que c’est nettement plus touristique car dès mon arrivée, plusieurs indiens essayent de m’accompagner.

Au dernier, je demande s’il compte marcher avec moi toute la journée ou bien s’il a quelque chose à me vendre, du coup il s’en va s’en rien demander d’autre.

Ca ne me dérange pas de répondre de temps en temps mais j’ai horreur de quelqu’un qui insiste et me suit.

La place ne me plait pas du tout, je n’ai pas envie de manger ni chez Burger King ni chez Pizza Hut et je décide de chercher un restaurant plus typique dans le quartier.

Malheureusement, ce ne sont que de grandes avenues avec des buildings officiels et je ne trouve rien.
 

 
Je décide de retourner dans le Old Delhi dans le restaurant d’hier qui était très bien.

Un rickshaw me propose 440 roupies pour m’y emmener.

Je ne discute même pas, je lui tourne le dos et m’en vais tandis qu’il me demande quel prix je propose, je ne réponds pas.

Il y a des limites à ne pas dépasser, trois fois le prix me semble un peu trop élevé…

Je traverse une grande avenue en visant dans le flot de la circulation.

J’en trouve un autre qui me propose 200 puis 180 et c’est parti.

Sauf qu’à l’arrivée, il n’a pas la monnaie sur 2000 et je n’ai que 167 que je lui donne…
 

 
Je retrouve le restaurant, je reprends ma place et commande un poulet curry avec le même pain qu’hier et une bouteille d’eau minérale.

Je réalise après avoir commandé que ça n’est pas rôti et que ça va baigner dans la sauce comme le plat du monsieur qui était à la table d’à côté hier.

Manger un poulet en sauce avec une fourchette et une cuillère n’a rien d’évident mais j’y arrive malgré tout.

Encore une fois, c’est épicé mais moins que le poulet tandoori.

Je prends un petit dessert, il n’y a pas le choix, la carte propose uniquement du kheer.

C’est une crème au riz avec des raisins secs. Pas mauvais.
 

 
Durant le repas, le pousse pousse vélo qui voulait absolument me prendre hier m’aperçoit depuis la rue.

Il me fait de grands signes et attend que je descende.

Je règle les 367 roupies du repas puis me mets en quête de mon repas du soir, un gros pamplemousse comme hier soir.

Le pousse pousse me suit et n’arrête pas de me dire qu’il me propose ses services pour 100 roupies la demi-heure pour visiter de nombreux bazars.

Pour le moment je m’enfonce dans les petites rues de Old Delhi et il me dit en permanence que ça n’est pas par là qu’il faut aller.

Il m’énerve un peu et je lui fais comprendre.
 

 
Je trouve mon bonheur et j’achète en plus un peu plus loin un fruit jaune en longueur, sorte de mangue, je verrai bien en l’épluchant.

Le vendeur pèse le fruit et m’en demande 80 roupies.

Je comprends 8 et lui donne 10 mais il a vite fait de me faire comprendre mon erreur.

Une fois en possession de mes achats, je retourne dans l’avenue qui longue Jama Masjid.

Le pousse pousse vélo est là qui m’attend.

Hier je m’étais dit que c’était un peu bête de ne pas l’avoir fait, du coup je dis ok et c’est parti pour 3h de balade dans les quartiers de Old Delhi.
 

 
Nous passons dans tous les bazars. Wedding, Saari, Epices etc…

Nous descendons même du vélo pour rentrer dans le marché en gros des épices.

Je tousse et j’éternue tellement les odeurs sont prenantes.
 

 
Nous montons sur le toit d’où nous avons une très belle vue sur le Old Delhi, le Fort Rouge et les monuments avoisinants.

Nous repartons et longeons le parking où il y a 13 ans, Dominique nous attendait en ayant horriblement soif…

Cette fois ci, j’ai deux bouteilles d’eau.

J’en propose au conducteur qui refuse bien qu’il transpire pas mal.

Suivant les affichages, il fait entre 34 et 37°.

Le chauffeur s’arrête chez un marchand d’épices, j’en profite pour acheter des cerneaux de noix et des raisins secs mais pas d’épices.

Un peu plus loin, il m’emmène devant chez un marchand de tissus.

Je lui dis que si lui veut y aller, je veux bien mais moi ça ne m’intéresse pas, du coup je ne descends pas du vélo et il fait demi-tour.
 

 
Je commence à en avoir un peu marre de tous ces embouteillages, de ce bruit ambiant insupportable et dit au chauffeur que nous allons arrêter.

Evidemment, il veut encore m’emmener voir un autre bazar.

Comme j’ai bien compris qu’il était payé à la demi-heure, plus je reste, plus il touche.

Nous arrivons enfin devant la porte d’entrée de Jama Masjid et il me dépose devant un rickshaw qui est d’accord pour 200 roupies pour le trajet de retour vers l’hôtel.

Je donne 600 roupies au chauffeur du pousse pousse vélo qui pourra nourrir ses 9 enfants.

Je ne pense pas que nous soyons vraiment restés 3h sur le vélo mais la visite était intéressante et ça valait la peine.
 

 
Retour dans les embouteillages et le concert de klaxon.

Nous passons devant des files d’attente incroyables pour prendre de l’essence, on croirait qu’il y a pénurie!

Le conducteur essaye d’augmenter un peu le prix mais ça suffit pour aujourd’hui.

Dans la chambre, je branche tous les appareils à recharger et m’allonge un petit peu.

La chaleur, le bruit, l’inconfort des véhicules, c’est un peu fatiguant mais c’était encore une bonne journée.
 

 
Je tape le journal de bord en premier avant de transférer les photos.

C’est le plus long à faire, par la suite, si je ne copie pas les photos tout de suite, ça n’est pas grave tandis que si je prends du retard pour mettre au propre tout ce que je fais dans la journée, ça devient plus difficile au fur et à mesure.

Je vais aller régler les 750 roupies pour le linge et préparer mes affaires pour demain matin.

Le départ est prévu à 07h30.

Je pensais voir Florien ce soir avec le groupe, mais n’ai pas de nouvelles.

J’apprendrai le lendemain qu’il est passé à midi mais j’étais déjà parti pour Old Delhi.
 

 
À suivre…