VOYAGE – le Cap Nord par Philippe Guérin (épisode 2)

Philippe Guérin, photographe Mototribu n’en est pas moins un motard émérite qui n’hésite pas à manger du bitume juste pour aller voir le soleil se coucher à l’endroit le plus septentrional de l’Europe à savoir le Cap Nord. C’est ce voyage qu’il nous retrace à travers son récit à épisodes…
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Episode 2 – Cap Nord – Les préparatifs…

La préparation de ce voyage qui approche, doucement mais sûrement, nécessite de faire la liste de tout ce que je dois prendre et comment je vais organiser le stockage sur la moto..

Comme je veux être totalement indépendant ou presque ça nécessite pas mal de chose.

Un gros sac étanche “V8” (90litres) recevra tout le matériel de camping, couchage, tente, matelas, camping-gaz, bouffe en partie, gamelles, siège pliant et divers petits outils.

Il fait une quinzaine de kilos et sera disposé sur la place passager, il me servira aussi de dosseret quand je serai un peu crevé…

Pour les deux valises latérales, dans la première, j’ai prévu de mettre en plus de mon téléobjectif 200-500, l’ordinateur et tout ce qui concerne l’image : GoPro, disque dur, etc.

La seconde valise latérale va recevoir tout ce qui est vêtements et trousse de toilette hygiène et autre pharmacie (mon diabète m’oblige à me piquer tous les jours)…

Dans le top case vont se retrouver quelques outils et kit de réparation pneu, la tenue de pluie, ainsi qu’une réserve de nourriture lyophilisée.
 

 
Sans oublier les guides du routard, les cartes routières et quelques petits trucs de confort.… s’il reste de la place.

En fait pour être sûr de ne rien louper, j’ai décidé de faire un galop d’essai en configuration voyage avec tout le bazar.

Je vais donc passer quelques jours pour tester en conditions réelles.

Chargement de la moto, deux ou trois étapes de 500km pour voir si je tiens bien le rythme et puis pour visiter tranquillement notre beau pays.

Le Mans (il y a des essais Motogp privés) puis ensuite descente vers l’Auvergne, les gorges du Tarn puis vers le Lac du Salagou, où j’ai des souvenirs de jeunesse bien agréables.

Je vais faire des photos comme si j’étais en Suède, Finlande ou en Norvège histoire de vérifier aussi que les accès au matériel que j’ai prévu vont être simples et efficaces.

J’espère que j’aurai une météo clémente ce qui, pour l’instant, n’est pas gagné.

Je pense que je vais faire environ 1500km ça me permettra d’avoir de quoi débriefer.
 

 
Bon et bien je rentre un peu dépité de mon escapade de préparation pour le Cap Nord…

Je suis parti au Mans pour voir les essais privés de certains team, comme Yamaha factory, Honda factory et LCR, une Ducati celle de Pirro, les deux KTM et les deux Aprilia : essais des pneus Michelin sur le nouveau revêtement du circuit Bugatti.

Les conditions météos s’étant révélées assez moyennes ça n’a pas beaucoup roulé mais pour moi l’essentiel était de retrouver les GP, quand bien même par une petite porte dérobée.

Vers 16 heures j’ai quitté mes amis Michelin et je suis parti direction Tours pour finalement échouer à Chenonceau.

Impossible de profiter du château car il était trop tard.

Du coup j’ai trouvé un camping pour passer la nuit et me mettre dans les conditions du grand voyage.

Jusque-là tout va bien.
 

 
Par contre en descendant de la moto je me démerde mal et je me fais un claquage sur l’arrière de la cuisse droite : une horreur.

Bilan : un énorme hématome derrière la cuisse.

Bref il faut que je monte cette tente si je veux dormir au sec.

Là je ne sais pas comment je me débrouille je me fous le dos en vrac.

J’ai fait 450 bornes et je suis déjà en ruine.

Ça ne rend pas optimiste.
 

 
J’arrive tout de même à dormir à peu près correctement et je suis réveillé dès l’aube par la pluie, génial, ça commence bien, faut tout remballer et reprendre la route.

Plier la tente sous la flotte c’est un vrai bonheur.

Je fais l’impasse sur le p’tit dèj’ et j’enquille.

J’arrive à Guéret, la préfecture française la plus triste de France, je m’arrête pour faire un point avec moi-même.

Il fait un temps de cochon, j’ai très mal, j’ai oublié plein de trucs (trousse de toilette et médicaments).

Mon GPS m’annonce une arrivée vers 15 heures pour la route du retour.

Il est 10h30, c’est bon 5 heures de route à faire c’est bien le maximum que je vais pouvoir tirer dans ces conditions.

J’avale un café un sandwich et hop je remonte tant bien que mal sur la moto et me voici surfant sur la flotte qui me tombe sur la tronche copieusement.
 

 
Je suis arrivé à la maison à 14h35 sous des trombes d’eau.

J’ai fait en tout 900 km en deux jours mais ça m’a un peu dégoûté.

J’ai tout de même retenu quelques enseignements : vérifier ma check list sérieusement avant de partir et me mettre en meilleure condition physique.

J’ai deux mois pour me refaire une santé, va falloir que je travaille la musculation abdominale et lombaire, sinon je vais avoir des douleurs pas très sympathiques durant le trajet au Cap Nord.

Point positif : désormais je connais les difficultés qui m’attendent

Ça réveille mais c’est un peu douloureux tout de même.