RALLYE Oilybia du Maroc – Eric Schiano pilote en catégorie Enduro Cup

RETOUR VERS L’AVENTURE…

2 ans ! Deux “(trop) longues” années de pause, de break, de parenthèse… dans sa “carrière amateur de pilote de rallye raid”…

A quelques heures de son départ pour le Maroc, Eric Schiano dissimule à peine son impatience et sa frénésie à l’idée de reposer ses roues sur ces terres africaines qu’il connaît comme sa poche, pour les avoir pratiquées une bonne vingtaine de fois !

L’oeil pétillant, le sourire rivé aux lèvres, c’est le geste franc, précis et expérimenté qu’il affine les derniers réglages de sa moto…

Une 450 Sherco, préparée par ses soins… Une machine qu’il connaît bien pour avoir notamment emmené sa petite soeur, la 250, jusqu’au bout de l’aventure du Dakar en 2009 !

A défaut de pouvoir, cette année, réitérer son exploit, le pilote varois affiche une ambition claire et nette sur cette nouvelle édition du Rallye Oilybia du Maroc : GAGNER la catégorie Enduro Cup dans laquelle il s’inscrit pour la première fois.

Un défi à la portée de cet aventurier bien affûté que la difficulté motive autant que la passion ! Attention ! Pilote à suivre !!!!

Interview d’Eric SCHIANO

Comment se passent les derniers préparatifs ? Quand est prévu ton départ ?

A quelques heures du départ, il y a toujours un peu de stress lié aux derniers préparatifs mais je serai prêt pour partir… cet après-midi !

Je rejoins l’équipe et nous descendons, hommes et machines, jusqu’à Barcelone.

Nous embarquerons sur le bateau Vendredi matin pour 24H de traversée jusqu’à Tanger.

Nous aurons encore 800 km de route pour atteindre Ouarzazate, point de départ de la course où se dérouleront les vérifications administratives et techniques Dimanche 16 octobre.

Tu parles de « stress » mais, plus précisément, quel genre de stress peut-on avoir juste avant un départ pour un rallye-raid ?

C’est surtout sur la préparation de la moto qu’on peut avoir quelques inquiétudes parce que, tant qu’on n’est pas dans le vif du sujet, on ne peut pas savoir si tout va fonctionner !

Il y a aussi, bien sûr, l’aspect organisation et logistique, et le fait de devoir ne rien oublier…

Parce que si on oublie le groupe électrogène ou quelques précieux outils, c’est pas la porte à côté pour revenir les chercher et il n’y a plus qu’à improviser sur place !

Cela dit, je n’ai pas de check-list. Tout est dans la tête… avec l’aide de l’expérience !


Parlons justement de ton expérience ! Le Maroc, c’est presque une ballade de routine pour toi…

C’est effectivement un pays que je connais très bien… peut-être mieux que la France d’ailleurs !

J’ai dû y rouler plus de 50 000 km en long, en large, en raid, en rallye et en tourisme…

La dernière fois que j’ai participé au Rallye du Maroc c’était en 2009…pour la 11ème fois !!!

Donc j’en garde un souvenir assez frais !!!

Au-delà de cet avantage, il y a bien sûr les surprises, bonnes ou mauvaises, que l’on rencontre toujours pendant la course…

Hubert Auriol disait qu’en Afrique “on ne gagne pas du temps, on évite d’en perdre…”

C’est une devise que je garde en mémoire, le plus gros écueil étant souvent soi-même !

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta moto ? D’autant qu’elle doit être conforme aux règles particulières de l’Enduro Cup, la catégorie dans laquelle tu cours cette année…

Le règlement de cette catégorie verrouille pas mal de points et prévoit notamment que les motos soient proches de leur construction d’origine, ce qui exclut les prototypes.

C’est ce qui fait la différence entre les motos des pilotes de pointe et les motos de l’Enduro Cup.

Donc, à la base, ce sont des motos de série qui doivent être vendues au moins à 200 exemplaires.

Ce qui est bien sûr le cas de la Sherco 450.

On a tout de même le droit d’apporter quelques modifications qui tiennent surtout au confort de pilotage et à la sécurité.

C’est la 1ère fois que je participe à la catégorie Enduro Cup, et la 2ème fois que je cours en 450 sur un rallye-raid.

Les autres, je les ai fait soit en 250, soit avec des plus grosses cylindrées, en 600 ou 650.


La 450 est un bon compromis pour toi, par rapport à ton gabarit ?

L’avantage avec mon gabarit c’est que, quelque soit la puissance de la moto, je pars avec pas mal de kilos de moins que mes concurrents… et donc quelques chevaux en plus…

En rallye, il n’y a pas de problème de gabarit…

La bonne hauteur, c’est quand les pieds touchent par terre.

En fait, mes pieds touchent par terre au départ de la Spéciale et à l’arrivée de la Spéciale…!

Donc finalement, il n’y a aucune problème !!! (éclats de rires).

C’est toi qui prépare entièrement la moto ? Quels sont les points stratégiques de la préparation pour qu’une moto endure un raid marocain de 8 jours ?

Oui, je bricole pas mal sur ma machine, avec l’aide également de Laurent LEGAT, le mécano du Team Croco-Aventures avec qui j’ai déjà pas mal “bourlingué”.

J’ai fait préparer des suspensions chez mon partenaire et sponsor Mac Racing.

C’est pour moi le point principal.

Il y a également la démultiplication, les pneus et les instruments de navigation.

Globalement, ça fait un peu de boulot et une bonne quarantaine d’heures de préparation !


Que penses-tu du parcours (voir carte plus bas) de cette édition 2011 ?

Depuis plusieurs années, il s’agissait d’un parcours en boucles autour de Zagora.

Mais cette fois, l’organisation apporte une nouveauté avec 2 étapes en ligne : le 1er jour pour descendre de Ouarzazate jusqu’à Zagora et le 5ème jour pour remonter de Zagora jusqu’à Ouarzazate.

Du coup, ça offre un peu plus de diversité en terme de tracés et de parcours.

Je suis très content qu’on aille un peu dans la montagne et dans l’Atlas.

Ca faisait longtemps que le Rallye du Maroc n’était plus retourné sur des pistes montagneuses qui sont des endroits vraiment magnifiques.

Sportivement, ça va être un peu plus compliqué car ce sont en général des pistes sur lesquelles il est très difficile de doubler.

Donc ça va être un peu chaud pour les dépassements, mais pour les paysages et l’intérêt du pilotage, ce sera très bien !

Dans quel contexte te sens-tu le plus à l’aise :  plutôt sur les chemins rocailleux et sinueux de montagne ou dans les dunes de sable du désert ?

Les 2 mon capitaine !

En fait, j’aime bien quand les conditions de course sont assez difficiles en général !!!

Ce que je n’aime pas, c’est quand ça va trop vite et qu’il n’y a pas grand intérêt pour le pilotage !

Tu as également le soutien d’un Team avec lequel tu as partagé la grande aventure du Dakar ?

Effectivement, je roule grâce au soutien du Team Croco-Aventures avec lequel j’ai fait le Dakar 2009, toujours sur une moto Sherco.

Pour ce Rallye du Maroc,  je partagerai l’assistance avec le pilote de pointe Frans Verhoeven qui vient de rejoindre le Team notamment pour participer au prochain Dakar.

On peut donc dire que pour lui, ce Rallye du Maroc est plus une préparation. Mais pour toi, c’est un challenge avec une réelle ambition sportive…

C’est très clair ! J’y vais pour gagner la catégorie Enduro Cup !!!

Avec Frans, nous partagerons la même assistance mais je ne serai pas son porteur d’eau…

Dans cette catégorie, il y a des adversaires que tu redoutes en particulier ?

Je ne sais absolument pas quels sont les autres concurrents engagés…

Donc je ne redoute personne… sauf moi éventuellement (rires) !!!!


On parlait de ton team, mais il y aussi tes partenaires qui te soutiennent…

Merci partenaires chéris, je vous aime !!! (rires)…
Blague mise à part, c’est vrai que le soutien des partenaires (qui sont pour la plupart devenus des amis) est un facteur également très motivant parce qu’on n’a pas envie de les décevoir et qu’on veut être à la hauteur de leur confiance.

Et puis, il ne faut pas oublier ceux qui m’aident moralement, avec notamment des petits messages qui me font très plaisir…

Alors merci aussi à mes proches, ma famille, mes amis, mes collègues pour leurs encouragements…

Un dernier mot en conclusion ?

Je vais tous les pourrir !!!!!


L’ENDURO CUP EN CLAIR
Avec plus de 20 participants, la catégorie Enduro Cup, réservée aux motos et quads en configuration d’origine, permet d’ouvrir le rallye-raid au plus grand nombre et promet une course dans la course des plus passionnantes !

La catégorie Enduro Cup est ouverte aux motos d’Enduro et aux quads en configuration d’origine. Les motos doivent être produites en série à au moins 200 exemplaires, intégralement conformes au catalogue commercial dans la série du constructeur et être vendues normalement dans le commerce.
Avec un réservoir d’origine obligatoire, les machines doivent disposer d’une autonomie d’au moins 90 km, soit la distance séparant chaque point de ravitaillement carburant mis en place par l’organisation.

Hormis cette condition majeure, la catégorie Enduro Cup n’impose pas de contraintes particulières ce qui la rend très accessible pour le plus grand nombre de pilotes, débutants, amateurs ou plus expérimentés.
La seule formalité technique imposée par l’organisation concerne l’installation d’un dérouleur de road-book et, bien sûr, l’équipement de sécurité réglementaire (Klaxon Sentinel, Système Iritrack et GPS unique).

Les concurrents inscrits en Enduro Cup roulent sur le même tracé que tous les autres compétiteurs. Il n’y a pas de mise hors course. Chaque concurrent Enduro Cup peut repartir le lendemain.

Auréolé de sa victoire sur le Rallye de Tunisie, Thomas BOURGIN vient défendre son titre sur les pistes marocaines face à une meute d’enduristes chevronnés qui donneront du fil à retordre au jeune stéphanois.
A n’en pas douter, Eric SCHIANO en fera partie !

texte et interview Christine Manganaro