SIDECAR 2021 – retour sur l’année de Jean-Michel Lafay représentant des équipages sidecaristes

Jean-Michel Lafay, le représentant des équipages sidecaristes en FSBK, nous dresse le bilan de l’année 2020. Jean Michel avait été élu par les engagés, lors du premier briefing qui s’était tenu lors de la première épreuve à Magny Cours en 2020. Il s’agit d’une fonction représentative, les organisateurs ont besoin d’un correspondant pour diffuser l’information descendante de l’organisation et des instances fédérales, modification d’horaire, gérer les forfaits, organiser l’unité, transmettre les messages du paddock en retour, les modifications d’équipage, participer aux briefings et réunions.
 

 
 
Éric Sauvage – Quel est ton retour sur cette première année ?

Jean-Michel Lafay –
C’est une année particulière à plus d’un titre. Notre génération « conso » ne connaissait pas encore la privation générale de liberté au sens où nous la vivons en traversant 2020.

Son impact psychologique sur les jeunes esprits des compétiteurs a des conséquences indéniables.
 
Ledenon
 
Toute notre société formatée doit se réinventer et devra continuer sa mutation.

Pour ce qui nous concerne sportivement, les instances ministérielles, préfectorales et fédérales ont eu fort à faire pour nous permettre d’organiser un championnat certes resserré mais ô combien méritant.
 
Jean Michel et Sébastien Delannoy
 
 
Éric Sauvage – Les clubs organisateurs, leurs bénévoles et les circuits savaient, dès l’autorisation à huis-clos obtenue, qu’ils allaient « manger la grenouille ». Ils ont malgré tout répondu « présent », alors comment les remercier autrement qu’en étant là, fortement engagés et surtout les plus exemplaires possible ?

Jean-Michel Lafay –
Pour nous tous, la démarche n’est pas forcément naturelle, puisque c’est souvent « de l’autre » qu’on attend une solution; mais si chacun se tient à la tâche qu’il doit réaliser avec intelligence et un peu de créativité, nous sortirons grandis de ces désagréments, la condition doit rester l’intérêt commun.

 
Claude et Cyril Vinet
 
 
Éric Sauvage – Comment s’est effectuée la transition avec Claude Vinet représentant des équipages sidecaristes 2019 ?

Jean-Michel Lafay –
Claude a été très réactif à chacune de nos rencontres, et c’est parfois lui qui les a sollicitées.
 
Claude Vinet
 
Il nous est arrivé de sacrifier le sommeil pour échanger plus longuement et toujours avec plaisir.

Ce fût le cas également avec Jean-Marie Marzelle que je dois également remercier pour la perspicacité de ses idées et la qualité de son accueil.
 
Jean Marie Marzelle et Bruno Lavidalie
 
 
Éric Sauvage – As-tu eu des surprises sur la fonction de représentant des équipages sidecaristes ?

Jean-Michel Lafay –
La fonction m’étant quasiment inconnue, je lui ai donné le sens qui me paraissait judicieux tout en continuant le travail accompli précédemment.
 
Jean Marie Marzelle et Bruno Lavidalie
 
Disons que le bâtiment est construit mais que je rajoute des briques là où il en manque.
 
Jean Marie Marzelle
 
La première bonne surprise a été l’accueil qui m’a été réservé par tous.
 

 
Que ce soient les compétiteurs, la direction du jury, de la course ou des circuits, je n’ai qu’à me louer des rapports que nous avons entretenus.
 
Paul Léglise
 
La seconde bonne surprise c’est l’écoute que j’ai reçue de la part des concurrents.
 
Paul Léglise et Sébastien Lavorel
 
Pour les jeunes qui arrivent dans le grand bain, c’est primordial, mais pour la plupart, ce sont de « vieux briscards à qui on ne la raconte pas », cependant, j’ai pris le temps de rencontrer chacun et je sens que le ciment peu prendre si la confiance s’installe.
 
Philippe Lebail
 
Je fais la part des choses entre la course de chacun, donc les intérêts personnels, et les intérêts généraux de la catégorie.
 
Odile Pietu
 
Grâce à l’accueil favorable des médias et notamment de Mototribu mais aussi du service communication fédéral, Promoside représenté par Odile Pietu, Jean Michel Lafay, Paul Léglise, Jean Marie Marzelle, Philippe Le Bail, Simon Perillat, Estelle Leblond, David Descours a désormais la possibilité de prendre en charge une partie de la communication side-car.
 
Philippe Le Bail et Serge Leveau
 
La démarche doit conduire vers plus de visibilité.
 
Simon Perillat
 
Grâce à l’énorme travail accompli par Odile et Jean-Claude Pietu, ainsi que tous les membres de France Side-Car Compétition, le site web a changé de nom et de « peau » et les informations sont également relayées sur les pages de médias sociaux ou du forum Side-car-course pour lequel les administrateurs et membres sont pour le moins assidus.

 
Estelle Leblond
 

 
 
Éric Sauvage – Penses-tu avoir atteint tes objectifs lors de cette saison ?

Jean-Michel Lafay –
J’ai dû apprendre à connaitre presque tous les acteurs et savoir comment je pouvais apporter à chacun le détail qui le soulagerait des contraintes liées à notre discipline.
 
Estelle Leblond
 
Ainsi, nous avons trouvé un consensus satisfaisant pour l’équipe de Gaëtan Le Ruyet aux contrôles techniques.
 
David Descours
 
Les pré-contrôles réalisés au paddock ont été facilités en cours de saison par les progrès réalisés par les équipages.
 
David et Céline Descours
 
Mais c’est aussi grâce à la qualité de prestation et les conseils offerts à tous par Simon Perillat (Perillat Motorsport & Classic est notre principal soutien technique sur quasiment toutes les épreuves).
 
Jean Claude et Odile Pietu
 
Avec Pierrot Lerat-Vanstaen, gestionnaire des paddocks, nous avons mis en place une réservation des emplacements qui nous a donné toute satisfaction.

Avec les chronométreurs et gestionnaires des transpondeurs, nous avons également eu des relations très constructives.
 
Jean Claude Pietu
 
Ma présence systématique aux briefings, réunions de jury et en salle vidéo pendant toutes les manches a permis d’initier une relation sérieuse avec Jean-Marc Deletang à la direction de course et Anne-Marie Villa-Vega à la tête du jury.

Nos échanges ont été directs et cordiaux, dans un souci commun de sécurité et de progrès.

Toutes les demandes émanant de notre paddock ont été entérinées par le jury à l’exception d’une seule pour laquelle j’ai sans doute manqué de préparation ou d’arguments, c’est pour moi une leçon d’humilité.

Donc dans l’ensemble, les premiers objectifs sont atteints, mais il reste du travail. Le diable est dans les détails !
 
Jean Claude et Odile Pietu
 
 
Éric Sauvage – Quels sont les points forts de cette saison ?

Jean-Michel Lafay –
Le point qui restera dans les annales encore longtemps je pense, comme étant une record absolue toute catégorie moto de vitesse confondues, c’est le 15ème (et dernier) titre en F1 pour Sébastien Delannoy secondé de ses passagers successifs.
 
Sébastien Delannoy
 
Il doit détenir les records de quasiment toutes les pistes de notre championnat.

Il est également détenteur de 4 titres en side-car de rallye routier qu’il pratiquait avant de venir en vitesse sur circuit.

Pour avoir participé à cette aventure, croyez-bien que le chant particulier de ce 1000 va me manquer. Selon les circuits, depuis le muret des stands, j’arrivais à savoir à quel endroit il passait…question de fréquence…
 
Ted et Vincent Peugeot
 
Le second point significatif c’est pour moi l’arrivée de jeunes équipages.

Cet apport est initié par le « pont » qui a été mis en place par Odile entre le Promosport et le SBK.

C’est un ascenseur qui semble porter ses fruits, et ces jeunes gens nous ont montré cette année qu’ils ont toutes les qualités pour briller en Superbike.

Ils y ont réalisé quelques piges pour se jauger, et ils montent sur le podium.

Quel bel exemple !
 
Ted et Vincent Peugeot
 
Ils peuvent compter sur notre soutien, et j’ai bien noté l’intérêt que leur porte Sébastien Poirier, notre nouveau président FFM.

Il faut expliquer que dans notre catégorie, un « jeune pilote » n’est pas forcément une jeune femme ou un jeune homme.
 

 
Pour s’engager en Side-car, il faut une somme énorme d’expériences et une maturité financière qui ne s’acquièrent qu’avec le temps et beaucoup de travail, à moins d’avoir été bercé sur les circuits par des parents eux-mêmes side-caristes et bienveillants pour leur progéniture.

 
Team Peugeot
 
 
Éric Sauvage – Comment peut-on les aider ?

Jean-Michel Lafay –
Il ne faut plus se cacher, que ce soit pour les jeunes ou les moins jeunes c’est principalement avec un peu d’argent.

Nous avons donc besoin d’un ou plusieurs annonceurs phares qui soutiennent les frais d’engagements et priment les résultats, comme l’ont réalisé les anglais ou les allemands pour leurs championnats qui sont diffusés en direct à la TV et sur internet, avec des commentateurs et des consultants qualifiés dans la discipline.

C’est, entre-autre, ce qui a permis à Kevin Rousseau de devenir, à ma connaissance, le seul side-cariste professionnel français … dans une écurie allemande : Bonovo Action.
 
Steve et Ophélie Palacoeur
 
 
Éric Sauvage – Reste-t-il des choses que tu souhaiterais améliorer ?

Jean-Michel Lafay –
Oui, et la liste n’est pas exhaustive, mais il faut l’adapter avec réalisme aux circonstances du moment.

Ce que nous devrons parfaitement réaliser l’an prochain, c’est notre présentation sur le paddock.

Les sponsors sont peu nombreux, mais si nous souhaitons les conserver et en gagner de nouveaux, il faut qu’une réelle visibilité leur soit offerte par tous les équipages et avec notre promotion.

Il faut prendre en compte que notre position sur le paddock a toujours été « à part » des équipes solo.

Ceci demande un effort supplémentaire au public et aux médias pour venir à notre rencontre, alors que l’accès aux stands est plus aisé et concentré, et propose une meilleure visibilité pour leurs locataires.

Il nous faut donc être plus attractif.

Par exemple : Grâce aux dirigeants du circuit de Nogaro, nous avons pu mettre en place une pré-grille dans notre paddock, et faire partir tous les sides dans l’ordre jusqu’à l’accès-piste qui se trouve à 1400 mètres.

Ce petit train a permis aux spectateurs de réaliser des images peu communes, et à l’organisation de gagner 15 minutes.

C’est aussi une façon visible d’annoncer l’heure de notre course.

Je compte systématiser cette procédure si j’en ai l’opportunité.
 
Jean Marie Marzelle
 
 
Éric Sauvage – Peux-tu nous faire un retour sur le congrès FFM?

Jean-Michel Lafay

Hormis le changement de présidence et la réorganisation prévisible des équipes, le point marquant pour les sides, c’est sans doute que 2020 était la dernière année en FSBK pour les F1 châssis longs avec des moteurs de 1000 cc.

Nous sommes nombreux à le regretter mais la décision de la FIM prise en fin 2016 n’a pas été révisée pendant les quatre années au cours desquelles la FFM avait laissé le temps aux équipages français de faire le choix qui leur convenait et surtout, de réaliser l’investissement qui n’est pas anodin.

Aujourd’hui, quasiment toutes les équipes ont changé de matériel ou pris la décision de le changer.

Si nous voulons présenter un plateau cohérent en championnat du monde, nous nous devons d’avoir des équipages préparés pour cette catégorie F600 à châssis long et moteur de 600 cc à l’arrière du pilote.

Le championnat français y gagnera en lisibilité pour le public et les médias, puisqu’à chaque course, il n’y aura en piste que deux catégories en même temps : les F2 à châssis courts, moteur de 600cc à l’avant du pilote, et les F600 décrits précédemment.

Ce sera aussi une opportunité offerte aux équipages étrangers de s’engager en France avec des matériels similaires puisque l’Europe est désormais à l’identique sous le règlement side-car FIM.
 
Gaby
 
 
Éric Sauvage – Seras-tu candidat en 2021 ?

Jean-Michel Lafay
Oui, je proposerai ma candidature au vote des équipes lors du premier briefing au Mans en mars prochain.

Mon mandat n’étant pas terminé, je continue d’apporter les coups de mains nécessaires pour préparer 2021.

J’ai constaté cette année que chaque concurrent à au moins une idée exploitable et que nous avons besoin de toutes les ressources pour avancer. Il faudra qu’on le fasse ensemble, et j’espère compter de nombreux candidats pour le poste, ce qui symboliserait l’intérêt que nous y portons.
 

 
 
Éric Sauvage – Comment envisages-tu la suite ?

Jean-Michel Lafay

Si sa confiance m’est offerte, ce sera de nouveau un honneur de servir cette discipline qui n’a pas encore, à mon sens, la notoriété qu’elle devrait.

Mais nous y travaillons, et j’en veux pour preuve la première vidéo montée par Gabrielle Léglise, et disponible sur notre toute nouvelle chaine Youtube France Side Car Compétition.

Nous allons faire le nécessaire pour que Gaby puisse tourner ou exploiter des images à chaque course SBK et proposer des vidéos à rythme régulier.
 
 
Éric Sauvage – Souhaites-tu rajouter quelque chose ?

Jean-Michel Lafay

Évidemment, vous savez maintenant que je suis enthousiaste, donc … volubile !

Nous cherchons par tous les moyens modernes de communication à faire connaître notre sport qui est aussi un spectacle à faire « dresser les poils ».

Mais la présence des spectateurs nous est indispensable pour l’offrir à un vrai public qui saute dans les gradins et qui applaudit en vrai.

Nous avons toujours pris le temps nécessaire pour accueillir et échanger avec nos supporters.

Les concessionnaires, les accessoiristes et les moto-clubs dont nous faisons tous partie se doivent de continuer à organiser des sorties FSBK avec des banderoles, casse-croûtes et rigolades.

Alors venez nombreux nous soutenir, que ce soit en piste ou sous les barnums, vous trouverez des équipes sympas qui partageront leur passion avec vous.

Pour une journée entre 8H00 et 18H00, un week-end ou pour tout le championnat, quittez vos écrans, on vous attend !

Merci à toutes et à tous.

Je vous « embrasque » (c’est un bisou avec un masque ;o))
PS : Sur chaque circuit il y aura un pass offert … caché sous mon béret.