VOYAGE – aux portes du Tibet, un récit de Jacques Liautard, épisode 8, Sangla – Nako

Jacques Liautard nous a confié son carnet de voyage en Inde aux portes du Tibet en moto, voici le récit et les photos de ce périple.
 

 
 
Jeudi 20 septembre 2018 Sangla – Nako 150 kms

Beau temps ensoleillé et chaud toute la journée

Je me réveille vers 06h30 en bonne forme.

Hier soir j’étais totalement cassé.

Mal dans le dos, mal aux mains, j’ai eu du mal à retirer ma combinaison de pluie.

Ce matin, ça va nettement mieux.

Je traine quelques minutes au lit, passe sous la douche en premier pour ne pas épuiser l’eau chaude au robinet puis vais au restaurant.
 

 
Tout le monde est arrivé, je prends place de bout de table.

Œufs en forme de galette très fine, toasts, confiture, thé, café, largement suffisant pour moi.

Nous quittons l’hôtel vers 08h30.
 
Sur la route de Sangla à Pekong Peo
 
Il fait très beau et nous reprenons la même route qu’hier pour redescendre dans la vallée jusqu’aux barrages.
 
Arrêt photo
 
Sous le soleil et dans l’autre sens, on dirait une route différente.
 
La route tout en lacets entre Pekong Peo et Nako – photo Agnès Cassière
 
Je filme avec la keymission et fait quelques passages des motos avec la Sony puis après un peu plus de deux heures de route, nous arrivons à Pekong peo à 2700m.
 

 
Nous garons les motos sur un immense parking payant en bas de la ville, mettons dans le pickup les casques et les blousons pour certains et allons arpenter la ville.

Je m’arrête pour filmer et d’un seul coup, je me retrouve tout seul à une intersection.

Je commence d’un côté mais je ne vois personne, je fais demi-tour et grimpe une ruelle pentue bordée de petits commerces en tous genres mais personne.

Finalement, je téléphone à Radjeev qui m’attend au carrefour où tout le monde a disparu.

Normal puisqu’ils sont dans un restaurant en hauteur en arrière salle, je ne pouvais ni les voir ni les entendre.

Je bois un coca pendant que le guide commande le repas.
 

 
Comme il faut attendre une bonne demi-heure, nous nous égayons tous en ville une fois de plus.

Je repasse par la petite ruelle qui grimpe puis en redescendant, je vois un cireur de chaussures dans une minuscule boutique.

Je lui demande le prix, 20 roupies, 30 centimes…

Je lui demande si je peux le filmer, pas de problème.

C’est un moment reposant de le voir mettre autant de cœur à l’ouvrage.

Mes bottes n’ont jamais connu un tel traitement.

Jean pendant ce temps va chez un barbier de chez qui il ressort frais et reposé.

Je continue à me balader et je vois des brosses sur un étal.

Certaines sont à 30 roupies, d’autres à 40, je ne vois pas la différence entre les deux et prends la plus chère, je verrai bien si ça retire la poussière.
 

 
Retour au restaurant. Il est 11h30.

Je téléphone à Dominique sans réaliser qu’il est 08h du matin.

Tout d’abord pas de réponse, je fais sonner trois coups à la maison et rappelle sur WhatsApp.

Dominique voyant le numéro et l’heure matinale décroche inquiète mais tout va bien.

La connexion est très bonne et nous pouvons discuter contrairement à hier soir.

Peu après, le repas arrive.

Poulet en sauce délicieux, le meilleur que j’ai mangé jusqu’à présent, riz, fromage en sauce.

Nous faisons tous l’impasse sur la glace en dessert mais prenons un expresso qui s’avère être plutôt un café américain.
 

 
Retour au parking, il fait chaud, je ne mets pas le pull.

Nous commençons la montée par une route dans l’état habituel.

Totalement défoncée sur quelques mètres puis en parfait état un peu plus loin.
 

 
Partout des panneaux indiquent de faire attention aux tirs pour faire ébouler les pierres.

Nous roulons sous les demi tunnels de roches d’un côté et au bord du précipice de l’autre.
 
La route entre Pekong Peo et Nako
 
Nous nous arrêtons à un poste de contrôle, à partir de là, il est interdit de filmer et photographier.
 

 
Nous retirons les caméras des casques puis 10kms plus loin, nous nous arrêtons pour les remettre.
 
Village en contre-bas vue depuis la route entre Pekong Peo et Nako
 
Heureusement car le paysage est fabuleux.
 

 
Une petite route étroite qui serpente le long de la montagne et la vallée qui s’éloigne de plus en plus.
 

 
Nous faisons quelques arrêts photo, je filme le groupe passant devant moi sur un pont et Remy me filme du haut de la route dans les lacets en contrebas.

Avec les cahots, l’appareil photo de Lionel se démonte en petits morceaux.

Nous essayons de remboîter les morceaux mais impossible, il espère trouver un réparateur quelque part.

Dommage que ça ne lui soit pas arrivé ce midi car il y avait des marchands d’électronique dans la ville.

Nous arrivons à Nako à 18h30.
 

 
 
Un peu d’histoire

Nako est un village de l’Himalaya, au nord de l’Inde, situé près de la frontière indochinoise dans la région transhimalayenne du district de Kinnaur, dans l’Himachal Pradesh.

Le lac de Nako est une caractéristique importante là où il borde le village.

Le monastère de Nako, daté de 1025, est situé dans le village ainsi que plusieurs autres chortens bouddhistes.

Il est à 117 kilomètres de Kalpa.

Le monastère de Nako dans la partie supérieure du village et le lac Nako sont des points de repère importants dans le village.

Les pommes et les abricots séchés au soleil sont les produits agricoles du village.
 

 
Autant je n’avais pas froid sur la moto, ayant malgré tout remis le pull en cours de route, autant là, à 3700m, je sens le froid me glacer jusqu’au fond des os.

Je mets le matériel en charge, je prépare le lit et les affaires pour demain matin.

J’ai terminé juste lorsque le courant s’arrête.
 

 
Je veux boire de l’eau minérale sur la table mais le bouchon n’est pas fermé, je n’ai pas confiance, je vais demander une bouteille au bar en vérifier le plastique qui scelle la fermeture.

Atul me dit que le thé est très bon, je pense que je vais en prendre un dans pas longtemps car je tremble comme une feuille et malgré les deux couches de polaire et allongé sous une couverture, je n’arrive pas à me réchauffer.

La fatigue et la douleur dans le dos qui est revenue.

Je ne veux pas prendre de doliprane tout de suite, j’ai prévu un Dafalgan codeiné pour cette nuit et un doliprane le matin juste avant le départ.

En tous cas aujourd’hui, c’était efficace.

Il est 19h20, nous avons rendez-vous à 19h30, je vais y aller maintenant, surtout pour prendre un thé et essayer de me réchauffer.

La dernière fois que j’ai tremblé comme ça, je devais avoir 40 de fièvre mais heureusement, ça n’est pas le cas ce soir!

Il n’y a pas grand monde dans la salle de restaurant.
 

 
Un couple de flamands est attablé.

Ils viennent en Inde depuis des années et passent toujours par la même agence de voyage, du coup le patron de la société est leur chauffeur.

Ils voyagent deux mois puis vont se reposer au Népal pour la 21ème fois…

Je commande mon thé et reste debout pour essayer de me réchauffer mais rien n’y fait.

Je grelotte, j’ai un peu la nausée.

Le groupe arrive petit à petit. Le serveur met les assiettes, apporte la bière mais toujours pas de thé.

Je vais le réclamer une fois de plus et finalement il arrive mais ne sert pas à grand-chose, j’ai toujours aussi froid.

Je bois un petit peu de Pepsi tandis que Charles-Antoine ouvre une bouteille de Ricard.

Il a apporté du saucisson et des fruits secs en accompagnement.

Je fais un saut dans la chambre chercher les raisins secs et les cerneaux de noix achetés dans le Old Daily mais tout le monde préfère les garder pour demain soir.
 

 
Je ne fais pas honneur au dîner, loin de là.

Je mange une bouchée de crudités cultivées dans le jardin de l’hôtel puis vais me coucher.

Le matelas est encore plus dur que celui de la veille, je ne croyais pas ça possible.

Après avoir mis deux épaisseurs de couettes et deux couvertures, j’arrive finalement à me réchauffer et commence à avoir trop chaud.

Du coup, je mets une couette comme sur-matelas, c’est nettement plus confortable.

Il est 21h30, réveil prévu à 07h.
 

 
 
La galerie photo


À suivre…